L'échéance électorale de 2012 aura eu raison de l'augmentation des prix du gaz voulue par GDF-Suez : le gouvernement a tranché pour un gel des tarifs pour les particuliers, qui pourrait courir jusqu'à l'année prochaine. En revanche, les entreprises devront s'acquitter d'une facture en hausse de +4,9% dès le 1er octobre. GDF-Suez annonce vouloir contester cette décision.
L'annonce a suscité la colère de GDF-Suez : alors que le groupe intensifiait ses tractations en coulisses pour une augmentation générale de 5% pour tous (voir article), Éric Besson a finalement annoncé un gel des tarifs du gaz, qui pourrait courir jusqu'à la prochaine présidentielle. L'effet campagne électorale aura donc été plus fort que les intérêts du géant gazier. Au 1er octobre, seules les entreprises vont voir leur facture augmenter de 4,9%. Soit une deuxième hausse consécutive pour les professionnels, après celle du 1er juillet dernier de 3,2% et un nouveau sursis pour les particuliers.
L'annonce du gel ne surprend pas, Eric Besson déclarait ainsi la semaine dernière lors du Congrès du Gaz : "Il nous faut tout d'abord veiller à ce que le tarif réglementé, qui est de la responsabilité du Gouvernement, permette de faire bénéficier le consommateur de toutes les opportunités dont bénéficie GDF Suez en termes d'abaissement de ses coûts d'approvisionnement. La Commission de régulation de l'énergie a suggéré en mars dernier d'étudier une évolution en ce sens du cadre tarifaire. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a suspendu l'application de la formule de calcul des tarifs et demandé à la CRE de lui faire des propositions précises.".
Plainte de GDF SUEZ
"GDF SUEZ ne peut que regretter la décision du gouvernement français concernant les tarifs réglementés du gaz naturel, précise le groupe dans un communiqué ce jeudi, car elle n'est conforme ni au contrat de service public signé entre l'État et l'entreprise ni aux dispositions législatives et réglementaires concernant l'évolution des tarifs du gaz naturel". Et d'estimer ainsi son manque à gagner de "environ 290 millions d'euros pour le second semestre 2011", compte tenu de l'évolution des coûts de ses fournisseurs engendrés par la hausse des prix du pétrole, sur lesquels ceux du gaz naturel sont indexés.
Le groupe entend donc "saisir les juridictions compétentes pour préserver ses intérêts" et cite la délibération du 9 juin 2011 dernier de la CRE qui avait estimé "impératif qu'un mouvement tarifaire intervienne au 1er octobre 2011, s'il s'avérait nécessaire pour refléter les coûts d'approvisionnement de GDF SUEZ à cette date."
A noter que la délibération de la CRE sur le nouveau mode de calcul est attendue très prochainement.