HABITER MIEUX. Une étude réalisée par l'Observatoire société et consommation (Obsoco) pour CDC Habitat, Nexity et Somfy, révèle les aspirations des propriétaires et locataires pour leur habitat.

A quel type d'habitat les Français aspirent-ils ? Au-delà des critères fondamentaux du confort, de la qualité et de la proximité aux équipements publics, transports et commerces, certaines franges de la population se montrent de plus en plus ouverts aux formes innovantes d'habitat.

 

Dans un premier lieu, les personnes sondées se déclarent majoritairement satisfaites de leur logement (72%), notamment par sa luminosité (71%) et sa taille (70%). Mais ils sont également autant à noter "au moins une forme de nuisances", qui se traduit principalement par de mauvaises performances énergétiques, ou une mauvaise isolation acoustique. Malgré leur satisfaction, les locataires et propriétaires aimeraient pouvoir tirer davantage de leur logement, et le rendre plus en phase avec les enjeux environnementaux.

 

 

En plus de vouloir réduire leur empreinte énergétique, les personnes sondées souhaitent également atteindre l'autosuffisance alimentaire comme énergétique. 90% d'entre elles souhaitent réduire leur consommation d'électricité ou de gaz, quand 73% voudraient "devenir autonomes en matière énergétique". Parmi ces derniers, 66% logeant dans une maison se disent "prêts à installer des panneaux sur leur toit".

 

La vie de village

 

Sur les principaux critères qui motivent l'achat ou la location, les résidents interrogés ont apporté comme premières réponses, un habitat "agréable à vivre", "sain" et "bien situé". Ces critères qui demeurent inamovibles pour de nombreux ménages est à lier avec une envie grandissante d'un ailleurs. 6 Français sur 10 confient leur envie de changer de cadre de vie, partagée par 72% des habitants de la région parisienne contre 50% résidant en zone rurale.

 

Ce nouveau cadre de vie, une grande majorité de répondants l'imagine dans un village ou un habitat pavillonnaire. "Cela révèle quelque chose de très naturaliste, qui est quelque chose de normal et d'assez rassurant", commente Jean-Philippe Ruggieri, vice-président de Nexity. Pour répondre à ces imaginaires de village bordé de nature, qui resterait à proximité des commodités et d'équipements publics (écoles, salles de sport, culture), le "village vertical" qui trouve son illustration dans la récente Tour Emblématik de Roland Castro et qui rejoint les besoins "d'individualité et de naturalité". Un village en ville donc.

 

Proposer de la diversité

 

Cette "individualité", qui est à associer à une certaine notion d'intimité est encore très présente chez les personnes interrogées, dont 50% ne montrent encore aucun intérêt envers les "formes alternatives d'habiter", relève l'étude de l'Obsoco. Ceux que l'observatoire appelle des "conservateurs" ou "réfractaires" sont souvent "plus âgés, moins diplômés, plus aisés et moins confrontés aux contraintes de la vie quotidienne".

 

En revanche, les personnes se déclarant partantes (31%) pour une expérience nouvelle d'habitat (innovant et/ou collaboratif) ont en commun leur jeunesse, et une vie en appartement qui ne leur convient pas ou plus. Les partisans de l'habitat autosuffisant sont plutôt dans la propriété d'une maison et vivent dans une commune rurale.

 

Face à ces "aspirations émergentes", le directeur grands projets de la CDC Habitat Arnaud Cursente juge que ce bailleur "ne peut plus faire de logements homogènes et doit proposer davantage de diversité entre typologies d'habitat et services".

 

Les nouvelles générations de locataires ou de propriétaires se montrent donc ouvertes à de nouvelles formes d'habitat, qui, en réalité, tirent leur origine de la vie de village ou de quartier qui n'est pas si ancienne. Un retour vers plus de proximité, d'entraide et de partage, où l'apport du numérique et de la domotique ne semblent encore pas une priorité.

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