Toitures photovoltaïques finançant des hangars, implantation d'éoliennes générant des revenus locatifs, installation d'un méthaniseur valorisant les déchets… Les pistes sont multiples pour les agriculteurs souhaitant bénéficier d'un complément de revenu ou d'une source d'énergie renouvelable sur leur exploitation. Tour d'horizon de ces solutions aperçues sur le Salon international de l'Agriculture de Paris.

Le monde agricole s'est donné rendez-vous à Paris pour l'incontournable Salon de l'Agriculture, qui se tient à la porte de Versailles, jusqu'au 5 mars prochain. Et, aux côtés des impressionnants bestiaux du Concours général ou des rutilantes moissonneuses-batteuses, figurent d'autres exposants : les sociétés qui proposent des solutions de production d'énergies renouvelables en lien avec les activités agraires. Regroupées dans le hall 4 "Services & métiers de l'Agriculture - Environnement & Nature", elles présentent quelques exemples de leurs réalisations.

 

Le groupe Valeco, par exemple, un producteur indépendant d'EnR implanté à Montpellier, développe et exploite des projets éoliens et photovoltaïques dont un grand nombre implantés dans des fermes. Nolwen Taverson, chef de projets, nous explique : "Nous proposons aux agriculteurs de construire un hangar neuf avec toitures photovoltaïques qui se finance grâce à la vente de courant électrique. Selon l'implantation géographique, l'orientation du bâtiment et la surface de toiture, le bâtiment peut se financer à 100 % ou ne nécessiter qu'un faible apport de l'agriculteur, qui à l'issue de la période d'exploitation de 20 ans, conserve l'édifice, même si les capteurs solaires sont démontés". Dans le cas de bâtiments déjà existants, l'installation d'une centrale solaire en surimposition permettra à Valeco de se rétribuer tout en reversant une partie des bénéfices à l'exploitant agricole propriétaire du hangar. La taille moyenne des systèmes déployés est de 1.400 m² environ, soit une puissance d'environ 200 kWc. L'autoconsommation n'est pas encore d'actualité pour ce type de centrale, en raison du coût trop élevé des batteries et de l'intérêt économique existant encore à vendre le courant, plutôt qu'à le consommer sur place. Outre les hangars agricoles, le groupe équipe des centres équestres ou des entrepôts de coopératives, toujours dans le cadre d'appels d'offres lancés par le ministère de l'Environnement.


Quid des serres photovoltaïques et des centrales au sol ?

 

La spécialiste explique qu'en revanche, les développements de serres photovoltaïques se font rares, puisque les exigences entre cultures et capteurs solaires sont contradictoires : les seconds empruntent de la luminosité et génèrent une ombre préjudiciable aux premières. "Excepté dans certains cas particuliers, comme les asperges", note-t-elle. Effectivement, l'agrivoltaïque, qui consiste à unir ombrières photovoltaïques et cultures maraîchères est encore peu développée en France. Mais certains précurseurs comme Francis Vila, dans la région de Perpignan, qui dispose de 220 serres de plus de 800 m² chacune, pour une puissance cumulée de 22 MWc. Les grandes centrales photovoltaïques au sol concernent moins le monde agricole, puisque la concurrence entre terre arable et surface dévolue au solaire se fait âpre. L'entreprise précise ne pas développer de centrales sur des terres cultivables, mais uniquement sur des friches ou autres emprises non agricoles (carrières notamment).

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