GRAND PARIS. En soufflant la troisième bougie de la Métropole, son président Patrick Ollier a rappelé tout le chemin parcouru. Si le bout du tunnel institutionnel est loin d'être atteint, les élus métropolitains ont encore de nombreux chantiers devant eux.

"3 ans déjà", s'exclamait Patrick Ollier face à une salle comble réunie dans un restaurant branché du 18e arrondissement. Sur un ton frôlant celui du soulagement, le président de la Métropole du Grand Paris semble avoir vécu 25 ans de construction métropolitaine, et ne tarde pas à se vanter qu'"en 3 ans, nous avons fait ce que d'autres ont fait en 50 ans".

 

Il est vrai que depuis le 1er janvier 2016, la Métropole a tissé sa toile dans le paysage francilien, devenue "lisible et crédible". Nouvel échelon politique, elle est aussi devenue l'un des moteurs d'une nouvelle dynamique urbaine dont témoigne le succès des concours Inventons la métropole. Mais pour Patrick Ollier la recette du succès doit beaucoup "à la mise en œuvre de la gouvernance partagée", avec "90% des délibérations votées à l'unanimité" a-t-il estimé.

 

Alors que la réforme constitutionnelle est reportée par le grand débat national, une précision du statut de la métropole et de ses compétences semble encore plus lointaine. Patrick Ollier a tout de même insisté, face au Préfet de Région Michel Cadot, sur la nécessité "d'augmenter nos budgets, de nous permettre d'avoir des équipes supplémentaires et des bureaux plus grands", tout en concédant face à la presse que "la structure globale de la métropole pourrait être précisée après les municipales".

 

En 2019, la Métropole se confrontera à d'importants chantiers, que Patrick Ollier a déroulé pendant son discours de vœux, et qu'il espère conclure au cours de cette année. A commencer par les Zones à faible émission (ZFE), contenues dans le Plan climat air énergie adopté en novembre dernier. "Nous sommes pour une écologie constructive et non punitive", a affirmé le maire de Rueil-Malmaison, indiquant que les contrôles et l'interdiction de circulation aux véhicules "Crit'air 5" ne seront appliqués qu'en 2021.

 

Commando parachutiste

 

Les élus métropolitains espèrent également arriver à bout des documents stratégiques d'orientation que sont le Schéma de cohérence territoriale (Scot), le Schéma d'aménagement numérique (Sman) ou le Plan métropolitain d'habitat et d'hébergement (PMHH) "qui manque encore de 2.000 logements sociaux et en accession sur 39.000 pour atteindre les objectifs fixés par le Préfet", a précisé Patrick Ollier.

 

L'année 2019 verra également les lauréats du deuxième volet d'Inventons la métropole annoncée en mai prochain, tandis que les premiers permis de construire de la première édition seront déposés. La troisième version du concours à idées sera élaborée d'ici à septembre, "sous une forme différente et originale" et inspirée de l'une des thématiques du rapport de Roland Castro "Paris en grand", en soumettant aux candidats les bords d'eau, les autoroutes ou les cités-jardins.

 

D'ici le mois de février, la Métropole devrait par ailleurs annoncer les dix premiers lauréats de l'appel à projets "Centre-villes vivants". Ces dix communes pourraient cependant passer à vingt, comme l'a affirmé le président de la métropole, avec une enveloppe passée de 5 à 10 millions d'euros.

 

Avec cette feuille de route chronophage et au budget grandissant, Patrick Ollier estime tout de même que son équipe, "commando parachutiste (est) entrain de gagner la bataille". Une bataille peut-être gagnée d'avance, dans la mesure où, dit-il, "la métropole des maires est irréversible".

 

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