TRANSPORT. Après avoir présenté la capsule Quintero 01 en octobre 2018, la société Hyperloop Transportation Technologies continue de progresser : elle vient de terminer la construction de sa première piste d'essai d'une longueur de plus de 300 mètres sur l'aérodrome Toulouse-Francazal. Début des tests : avril 2019.

Trois sociétés se disputent le leadership dans l'aventure Hyperloop, initiée par Elon Musk. Parmi ces trois acteurs, la société californienne Hyperloop Transportation Technologies (HTT), présente un lien particulier avec la France : elle a choisi la capitale de l'aéronautique, Toulouse, pour établir son site d'essais européen. Les premiers tubes d'un diamètre de 4 mètres, étaient arrivés à Francazal au mois d'avril 2018 et ont, depuis, été assemblés afin de former un premier segment de 320 mètres de long. Cette première piste d'essai rectiligne sera bientôt équipée d'un système de pompe à vide, avant que ne débute une série de tests de dépressurisation, en avril 2019.

 

 

La capsule Quintero 01, assemblée en Espagne et présentée au public en octobre dernier, sera ensuite introduite dans le tube pour poursuivre la campagne d'essais. Le président et cofondateur de HTT, Bibop Gresta, déclare : "Notre système à Toulouse sera le seul à être entièrement assuré et certifié par les principales agences mondiales en matière de sécurité. Nous attendons avec impatience de de partager nos futurs développements (…) au fur et à mesure que nous progresserons". L'autre cofondateur, Dirk Ahlborn, ajoute : "A Toulouse, nous avons pris le temps de concevoir et de construire un système commercialement viable". Il est prévu que les tests réalisés à Toulouse servent aux futurs projets commerciaux de HTT, à Abou Dhabi et en Chine. La société californienne planche également sur un tracé américain reliant Cleveland à Chicago, dans la région des Grands Lacs.

 

La France, centre européen de l'Hyperloop ?

 

 

Un second tronçon, d'une longueur de 1.000 mètres, surélevé sur des pylônes à une hauteur de 5,8 mètres devrait également être construite à Toulouse, afin de compléter le dispositif. L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (Opecst) s'est intéressé, l'an passé, à l'Hyperloop, s'interrogeant sur la pertinence d'un soutien plus ou moins marqué à ces technologies émergentes, concurrentes du rail et des vols courts ou moyen-courriers. Les premiers chiffres de vitesse et de coût des infrastructures, trop prometteurs, ont été revus à la baisse, rendant la solution des capsules circulant dans un réseau sous vide moins compétitive qu'attendu. Les parlementaires français recommandaient toutefois de garder un œil attentif sur les progrès réalisés : "La France, pays pionnier en aviation et en trains à grande vitesse, doit veiller à développer ses capacités en R&D et d'innovation, publique comme privée (…) L'hypothèse d'une réussite de cette technologie ne peut pas être exclue". Si les premiers essais toulousains devaient confirmer les capacités surprenantes de ce nouveau mode de transport rapide et à la demande, alors l'Opecst recommande d'agir vite et d'adapter le cadre réglementaire européen à cette solution hybride, guidée et pressurisée.

 

Une autre entreprise de l'Hyperloop, Transpod, cofondée par un Français au Canada, a également choisi l'Hexagone pour installer une piste d'essai, à Droux, en Haute-Vienne. Le projet vise à l'installation d'un réseau de tubes sur pylônes de 3 km de longueur, sur une ancienne voie ferrée désaffectée et mise à disposition par le Conseil départemental. La première commerciale n'est pas attendue avant 2030.

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