ÉCONOMIE. Le ministère de l'Économie, contacté par Batiactu, a précisé un élément de calendrier quant aux mesures qui seront prises pour établir des règles encadrant les surcoûts dans le secteur du bâtiment, en marchés public et privé.

Le Gouvernement travaille depuis plusieurs semaines sur la question des surcoûts sur les chantiers, liés aux mesures de protection contre le covid-19 : comment les partager entre les différents acteurs ? Sollicité par Batiactu, le ministère de l'Économie précise ce mercredi que les travaux sur ce point continuent et que des annonces détaillées seront faites le 10 juin, à l'occasion de la présentation du troisième projet de loi de finances rectificative, présenté en conseil des ministres le 10 juin. Bruno Le Maire avait évoqué une première piste, dans nos colonnes, en matière de marchés publics : "Nous pouvons envisager que les maîtres d'ouvrage publics participent à la prise en charge des surcoûts liés à l'acquisition de matériel de protection sanitaire, à la nouvelle organisation des chantiers, aux problèmes de déplacement et d'hébergement."

 

"Urgence" à traiter la question des surcoûts

 

Dans le Figaro, le même a assuré il y quelques jours que pour le bâtiment l'urgence était de "traiter la question des surcoûts liés aux règles de sécurité sanitaire", sans donner davantage de précisions. Des questions se posent en marchés publics, mais surtout en marché privé où l'État pourrait venir fixer des règles du jeu spécifiques, y compris pour les clients particuliers. "Il y a urgence, l'État doit fixer les règles du jeu équilibrées entre les acteurs, pour sauver notre outil de production et éviter de la casse sociale en septembre", expliquait Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, à Batiactu. La Capeb, organisation patronale représentant les artisans du bâtiment, évalue les surcoûts liés aux mesures sanitaires entre 10% et 20% selon les types de chantier, le premier poste étant la perte de productivité du fait de la distanciation sociale (pas de coactivité...).

 

 

Aujourd'hui, sur le terrain, toutes les situations existent, en fonction de la volonté ou non du maître d'ouvrage d'éponger tout ou partie des surcoûts. "Dans certains cas, tout se passe bien car il y a une bonne entente entre les acteurs, un dialogue constructif ; dans d'autres, c'est le désordre avec des pressions financières très fortes et des mesures sanitaires insuffisantes", témoignait récemment Christine Leconte, présidente du conseil régional de l'ordre des architectes d'Île-de-France (Croaif). Les artisans, de leur côté, regrettent toutefois que de nombreux clients particuliers ne souhaitent pas prendre leur part aux surcoûts, les artisans étant alors obligé de rogner sur leur marge, voire de travailler à perte, pour ne pas perdre leur clientèle. De quelles manières les pouvoirs publics comptent-ils résoudre ces multiples équations ? Rendez-vous le 10 juin.

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