ÉTUDES. En se basant sur trois analyses différentes, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a pu cibler les comportements et habitudes des ménages s'agissant des travaux de rénovation énergétique à effectuer dans leurs logements. Détails.

Quelles sont les habitudes des Français pour les travaux de rénovation énergétique ? En se basant sur trois études différentes réalisées sur 18 mois, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a pu cibler les comportements des ménages pour effectuer ces chantiers. Rappelant que 7 millions de logements sont mal isolés en France et que le secteur résidentiel représente 27% de la consommation d'énergie primaire, l'organisation s'est plus précisément intéressée aux prix des opérations de rénovation, à l'accompagnement des particuliers et à la typologie de ces derniers.

 

 

Mieux suivre la relation client et faire de la prospection

 

Pour commencer, l'Ademe s'est penchée sur les prix des travaux de rénovation énergétique sur la base de quelque 12.000 données du réseau Faire, le service public dédié à l'information et au conseil sur l'efficacité énergétique de l'habitat. Isolation, chauffage, remplacement des menuiseries, eau chaude sanitaire, ventilation... tout est passé au crible, et des fourchettes de prix (ainsi que leur variation) sont indiquées. Ainsi, l'isolation des planchers, des combles perdus et des murs par l'intérieur affichent un niveau de prix similaire, avec un prix médian allant de 50 à 60 € HT/m². L'isolation des murs par l'extérieur, plus performante, est aussi plus chère : le prix médian est de l'ordre de 150 € HT/m².

 

 

Dans une seconde étude, l'agence a voulu en savoir plus sur l'accompagnement des particuliers par les acteurs de la rénovation, des collectivités territoriales aux professionnels du bâtiment en passant par les associations. Des pistes d'amélioration sont évoquées afin de mieux faire correspondre les démarches aux besoins : par exemple, il est recommandé aux acteurs de la filière de "se doter d'outils de suivi de la relation client, afin de mieux qualifier et caractériser les clients, suivre leurs processus de décision, programmer des relances, apporter des informations utiles au bon moment, réactiver éventuellement la relation à intervalles réguliers". De plus, l'Ademe a constaté que bien souvent les dispositifs actuels s'inscrivent dans une démarche de réponse à la demande des ménages ; c'est pourquoi elle propose d'effectuer une prospection "à partir d'une segmentation des ménages" pour que toutes les opportunités de rénovation énergétique soient saisies.

 

Enfin, la structure publique a réactualisé une étude de 2018 portant sur les types de travaux énergétiques réalisés en maison individuelle. Désormais, 5 grands profils de ménages ont été identifiés, parallèlement à 5 grandes logiques d'action : les particuliers faisant de l'amélioration à petits pas (42%), ceux pratiquant l'entretien courant (24%), ceux qui ont bénéficié de l'effet de levier des aides (16%), ceux qui arbitrent, dans des chantiers d'envergure, entre l'énergie et d'autres postes de travaux (11%) et ceux faisant de la rénovation intégrale (6%). Evidemment, à chaque profil de ménage et à chaque logique correspondent des enjeux différents, et par extension des leviers d'action différents. En guise d'exemple, l'Ademe souligne que les particuliers faisant de l'amélioration à petits pas réalisent des travaux "essentiellement effectués dans le but de valoriser le logement mais moins souvent pour réduire les factures énergétiques ou par conscience écologique". De fait, ces ménages se lancent dans des chantiers qui pourraient théoriquement impacter l'efficacité énergétique, mais qui, au final, ont des conséquences très modérées. "L'enjeu est alors de faire entrer l'énergie dans leur radar comme une des composantes de la dynamique de l'amélioration continue dans laquelle ils se situent", explique l'agence.

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