ÉCONOMIE. Interrogé au Sénat sur les mesures d'accompagnement des entreprises face à la crise sanitaire et économique du coronavirus, le Premier ministre a rappelé les décisions déjà actées mais a aussi annoncé un second volet, en coordination avec les régions. Le chef du Gouvernement a en outre indiqué qu'un plan de relance est en préparation pour l'après-crise.

L'exécutif ne laissera pas tomber les entreprises. C'est ce qu'a réaffirmé Edouard Philippe devant les parlementaires ce 19 mars 2020 lors de la séance de questions au Gouvernement au Palais du Luxembourg : interpellé par le sénateur LREM François Patriat (Côte-d'Or) sur les mesures d'accompagnement des entreprises, et notamment des indépendants, le Premier ministre a rappelé les décisions qui avaient déjà été actées.

 

 

"La crise sanitaire que nous vivons va imposer un coup de frein massif, brutal et immédiat au tissu productif de notre pays. […] Dans l'immédiat, et dans l'urgence, la priorité pour le Gouvernement, c'est de passer la crise sanitaire. Passer la crise sanitaire, c'est permettre aux entreprises de survivre à ce trou d'air, en conservant leurs salariés - c'est-à-dire leurs compétences, de façon à pouvoir repartir ensuite", a expliqué le chef du Gouvernement devant l'hémicycle du Luxembourg. Un projet de loi a de fait été présenté devant le Parlement durant cette semaine du 16 au 20 mars pour entériner les mesures d'urgence prises pour donner une bouffée d'air aux entreprises du pays : discuté au Sénat ce 19 mars, il comporte donc "un dispositif particulier d'activité partielle - on dit parfois de chômage partiel - […], qui permettra d'indemniser bien mieux que ça n'était le cas jusqu'à présent les salariés qui se trouvent en situation d'activité partielle".

 

"Un deuxième étage du dispositif" d'accompagnement "en accord avec les régions", et "un plan de relance" en discussion

 

Edouard Philippe est également revenu sur les autres dispositions-phares de l'exécutif envers les travailleurs indépendants : "C'est également la raison pour laquelle nous avons prévu un report dans l'immédiat de charges, la raison pour laquelle nous prévoyons la création d'un fonds de solidarité, qui permettra de verser à tous les indépendants qui ne peuvent pas bénéficier de l'activité partielle n'étant pas salariés, d'une subvention qui sera versée automatiquement par la Direction générale des Finances publiques et qui permettra, non pas de ne pas subir les effets de ce ralentissement massif, mais bien d'être accompagné dans cette période à hauteur d'environ 1.500 €." Mais le Premier ministre a annoncé que les réflexions se poursuivaient sur un second volet de mesures, dont la coordination se fera à l'échelle régionale : "Un deuxième étage du dispositif permettra, en accord avec les régions qui ont accepté de participer au financement de ce fonds de solidarité, d'accompagner l'ensemble des indépendants et des PME qui se trouvent évidemment confrontés à des situations redoutablement difficiles quand, du jour au lendemain ou quasiment, presque la totalité de leur chiffre d'affaires peut se trouver impactée". Le collectif Régions de France a effectivement annoncé, plus tôt dans la semaine, avoir débloqué une enveloppe de 250 millions d'euros pour abonder le fonds national d'indemnisation.

 

Enfin, Edouard Philippe a précisé que les discussions portaient aussi sur l'après-crise, au moment où la machine économique du pays devra être relancée, avec à la clé une nouvelle batterie de mesures : "Une fois que tout cela - la crise sanitaire - sera finie, il faudra aider l'économie française à repartir, à rebondir. Il faudra aider l'ensemble du tissu productif à reprendre du muscle et à repartir en avant. Cela exigera, et nous avons de ce point de vue un peu de temps, la préparation d'un plan de relance, une discussion d'ensemble, profonde, avec l'ensemble des organisations syndicales et patronales, avec l'ensemble des acteurs publics et privés qui seront intéressés par le redémarrage économique." Une fois de plus, toutes les parties prenantes sont donc invitées à s'asseoir autour de la table pour discuter et à assumer chacune leur part de responsabilité.

 


Pas de réponse claire sur les assureurs mais un appel à la solidarité

 

 

Dans sa question, le sénateur François Patriat a également interrogé le chef du Gouvernement sur la réponse des compagnies d'assurances souscrites par les indépendants sur le plan des "évènements dramatiques", quant au fait de savoir si la crise sanitaire actuelle du coronavirus pouvait être incluse dans cette catégorie. En effet, les épidémies ne sont actuellement pas considérées, sur le plan juridique, comme des "évènements dramatiques", a contrario des catastrophes naturelles.

 

"[…] je ne peux pas, comme ça, de chique, m'engager sur des décisions de cette ampleur", a répondu Edouard Philippe. "[…] Personne ne passera à côté. Nous allons tous devoir, collectivement, faire un effort considérable pour permettre à notre pays de repartir. Le président de la République a eu raison de dire 'quoi qu'il en coûte', car l'urgence est là. Mais lorsque l'Etat dit 'quoi qu'il en coûte', cela veut dire que la Nation dans son ensemble devra accompagner le mouvement."

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