Des nacelles suspendues à des câbles. Voilà le point commun entre New York, Rio de Janeiro, Grenoble et Caracas. La liste des villes adeptes des téléphériques urbains est hétéroclite, et devrait sérieusement s'allonger dans les prochaines années notamment en France, souligne le Groupement des autorités responsables du transport (GART). De Brest à Grenoble en passant par Toulouse et Grasse, les collectivités ont emboîté le pas. D'autres en Ile-de-France y réfléchissent. Décryptage.

Associé pendant des années à la montagne et au ski, et beaucoup moins au travail et à l'urbanité, le téléphérique est pourtant en train de grignoter les villes. Londres a, par exemple, inauguré pour les Jeux olympiques de 2012 son "Emirates Air Line", 34 cabines perchées à 90 m de hauteur pour franchir la Tamise au-dessus de Greenwich alors que Barcelone a ses oeufs pour gravir la colline de Montjuïc. Tout comme Coblence pour enjamber le Rhin et atteindre la forteresse d'Ehrenbreitstein. Ou encore Medellin en Colombie, Caracas, au Venezuela, Nijni Novgorod en Russie, Rio, New York, Portland, Alger, Constantine, Funchal, Bolzano...

 

Sans compter, la Suisse qui, avec plus de 300 appareils de transports publics par câble - un million de passagers par an- enregistre le record du monde. La liste des villes équipées de téléphérique ne cesse de s'allonger.

 

"Une option appropriée dans certaines situations"
Qu'en est-il en France ? Le Groupement des autorités responsables de transport (GART) explique justement dans Les Echos du 7 mars, "que le téléphérique urbain n'est plus considéré comme un gadget, mais comme une option qui peut être appropriée dans certaines situations."

 

De Brest à Grenoble en passant par Toulouse, les projets fleurissent dans l'Hexagone. Les spécialistes des transports estiment, en effet, qu'il s'agit d'un moyen de transport efficace, par exemple, pour rejoindre les terminaux de trams parallèles. L'option du câble pourrait être ainsi envisagée dans les travaux du Grand Paris, comme un moyen d'intégrer certaines banlieues enclavées. Les nacelles pourraient ainsi passer au-dessus du boulevard périphérique, relier des quartiers d'habitation à des zones commerçantes, etc.

 

L'historique à Grenoble
Berceau du constructeur Poma, Grenoble qui a adopté son téléphérique en 1934 pour relier le centre-ville à un fort sur les contreforts de la Chartreuse, continue de mûrir des projets. Depuis mars 2012, en effet, la Communauté d'agglomération Grenoble-Alpes Métropole pousse le projet d'un téléphérique d'une longueur de 10 km en deux tronçons, conçu pour relier en trente minutes environ Fontaine, au cœur de la cité iséroise, à Lans-en-Vercors.

 

Et si l'agglomération souhaite aller vite, et disposer de ce nouveau téléphérique dès la fin de 2014, se pose toutefois la question du financement. Le coût est, en effet, évalué à 40 ou 50 millions d'euros. De son côté, la mairie du Fontanil lance un contre-projet dont le tracé concernerait Voreppe et la gare de Grenoble. Le coût de ce "tram aérien" est estimé à 120 millions d'euros.

 

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