L'HISTOIRE DE... Depuis 20 ans, l'Angleterre n'est plus vraiment une île. Qualifié de "chantier du siècle", le tunnel sous la Manche est une prouesse technologique doublée d'une histoire financière à rebondissements. Retour sur cette liaison restée longtemps du domaine de l'utopie mais désormais bien ancrée dans la réalité des Français et des Anglais.

S'il semble aujourd'hui banal de monter dans un train en gare de Paris ou de Bruxelles, et d'en descendre quelques dizaines de minutes plus tard en plein cœur de Londres, la traversée de la Manche "à pied sec" n'a pas toujours été de soi. Regardé avec méfiance par les Anglais, le tunnel sous-marin reliant le continent à la Grande-Bretagne a été un chantier colossal, qui conserve depuis 20 ans un record mondial de longueur avec pas moins de 38 km parcourus sous le fond marin. Malgré un coût de construction qui a explosé, supporté par les investisseurs privés dont des petits épargnants malmenés, le tunnel sous la Manche est aujourd'hui un succès : l'entreprise Eurotunnel verse des dividendes à ses actionnaires depuis 2009 et dépasse le milliard d'euros de chiffre d'affaires grâce à un trafic en hausse constante.

 

Car quotidiennement, ce sont 350 trains qui l'empruntent dans les deux sens, en faisant un axe ferroviaire des plus fréquentés en Europe. En tout, depuis son inauguration, le "Chunnel" (Channel tunnel) a été traversé par plus de 300 millions de personnes, sans incident majeur. Eurostar et navettes ("Shuttle" embarquant des voitures ou des camions) se succèdent à un rythme effréné, à la vitesse moyenne de 140 km/h, traversant le bras de mer en 20 minutes, de façon beaucoup plus rapide et régulière qu'une traversée en ferry ou en aéroglisseur.

 

Découvrez les dessous du tunnel en images dans les pages suivantes.

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