Moins d'électricité consommée et plus de courant provenant des énergies renouvelables. Tel est le bilan dressé par RTE, le gestionnaire du réseau électrique national, pour l'année 2014. Cette dernière a été particulièrement marquée par une météo clémente, une activité ralentie et par les premiers effets des mesures d'économies d'énergie. Panorama avec Dominique Maillard, le président de RTE.

"La consommation électrique française a régressé de -6 % en 2014, à 465,3 TWh, ce qui nous ramène à un niveau comparable à celui d'une douzaine d'années en arrière", déclare d'emblée Dominique Maillard, le président de RTE, lors de la présentation du bilan électrique national de l'année écoulée. "Ce résultat est la caractéristique des conditions météorologiques, d'une croissance faible et d'un recul de la demande lié aux mesures d'économies d'énergie", analyse-t-il. Corrigée des "aléas climatiques" - la France étant le pays le plus thermosensible d'Europe du fait de la prédominance des chauffages électriques avec un ratio estimé à +2.400 MW de surconsommation par °C en moins - la consommation affiche tout de même une légère baisse de -0,4 % par rapport à 2013. Tous les grands secteurs de l'économie ont été touchés : "La consommation de la grande industrie a marqué un palier (67,4 TWh) tandis que les PME/PMI, professionnels et particuliers ont réduit la leur par une maîtrise de la demande (392,4 TWh). Ce n'est pas un phénomène isolé, il est identique chez nos voisins européens", précise le président de RTE. La consommation électrique a, par exemple, reculé de -4,1 % en Allemagne et de -2,7 % en Italie.

Recul des fossiles et progression des renouvelables

Du côté de la production, le fait marquant de 2014 est l'essor marqué des énergies renouvelables. "Elles ont presque atteint les 20 % de la consommation française (28 TWh)", annonce Dominique Maillard. "Cela traduit une progression des capacités de l'éolien, du photovoltaïque et de la biomasse, ainsi que des conditions particulières, notamment une bonne hydraulicité". Car l'hydroélectricité, avec une puissance installée de 25,4 GW (stable) et des conditions climatiques adéquates, est devenue la deuxième source d'énergie dans le mix français, derrière le nucléaire (parc installé de 63 GW, stable). Elle dépasse désormais la capacité électrique issue des combustibles fossiles (parc de 24,4 GW, -5 %). "Comme l'année a été douce, la sollicitation a été faible (17,7 TWh, -40 %). Et la régression a été plus marquée pour le charbon que pour le gaz, ce qui est une bonne nouvelle pour les émissions de CO2", relate le président de RTE. De fait, la production des centrales à charbon - dont plusieurs unités ont été fermées - a plus fortement diminué (-58 %) que celle des centrales à gaz (-28 %).

 

Les EnR gagnent donc du terrain : le parc éolien français a franchi les 9 GW de puissance installée avec près de 1 GW de capacités nouvelles raccordées en 2014, tout comme le photovoltaïque qui gagne également presque 1 GW pour atteindre les 5 GW de puissance cumulée. "On voit une reprise des mises en service, des installations et des connexions au réseau", affirme Dominique Maillard qui annonce que l'éolien a produit 17 TWh de courant l'an passé, et que le solaire a frisé les 6 TWh. Conséquence de cette tendance à la baisse des consommations fossiles conjuguée à l'essor des renouvelables : l'électricité française est décarbonée. "Les émissions de CO2 sont en baisse de -41 % par rapport à leur niveau en 2013". Elles ont été de 19 millions de tonnes équivalent gaz carbonique.

 

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