ANALYSE. Le secrétaire d'État à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, était l'invité de la Fnaim le 27 juin 2018. L'occasion pour lui de défendre sa loi Elan et d'insister sur deux sujets qui préoccupent le Gouvernement : le taux de vacance et l'opposition propriétaire/locataire.

"Aujourd'hui, nous avons un très grave problème de logement." C'est Julien Denormandie, secrétaire d'État à la Cohésion des territoires, qui s'est exprimé ainsi le 27 juin 2018. Il était l'invité de la Fnaim qui tenait une conférence de presse à la maison de l'Amérique latine, à Paris. "Nous avons, aujourd'hui, le même nombre de permis de construire que dans les années 80, alors que la population a largement augmenté." Et un élément, selon lui, symbolise la crise entamée il y a trente ans, qui dure toujours malgré les 42 milliards (chiffre de l'année 2016) alloués chaque année par les pouvoirs publics : il s'agit du phénomène de la vacance, sujet déjà mis en avant par la Fnaim il y a plusieurs mois.


Opposer propriétaires et locataires, une "folie furieuse"

 

"Le taux de vacances est terrible, c'est un élément qui pourrit le secteur du logement aujourd'hui", a affirmé Julien Denormandie. L'Insee chiffre l'augmentation du nombre de logements vacants entre 1984 et 2017 à 1 million, pour culminer aujourd'hui à 2,8 millions. "C'est un phénomène qui est vrai dans les logements, mais également dans les bureaux, ce pour quoi nous prenons des mesures très fortes dans la loi Elan pour transformer les bureaux en logements" - notamment la création des immeubles de moyenne hauteur et la fixation du taux du bonus de constructibilité pour la transformation de bureaux en logements à 30%.

 

L'autre sujet que le projet de loi Elan se promet de combattre est celui de l'opposition visiblement artificielle entre locataires et propriétaires. Une "folie furieuse", a résumé le secrétaire d'État. "Il faut retisser le lien de confiance", assure-t-il. Une mission que les concepteurs du projet de loi Elan, adopté en première lecture à l'Assemblée nationale, attendu au Sénat mi-juillet, se sont donné. "Le bail mobilité ne sera pas reconductible, et c'est un contrat totalement protecteur pour le propriétaire." Pour rappel, ce nouveau dispositif peut aller de un à dix mois, et est destiné aux personnes en formation, études supérieures, stage, apprentissage ou mission temporaire professionnelle. Aucun dépôt de garantie ne pourra être exigé par le propriétaire et le locataire pourra bénéficier de la garantie Visale.


Les ventes de logements atteignent un plafond en 2018

 

Toutefois, Julien Denormandie a rappelé que l'État ne pourrait que jouer le rôle de facilitateur : force aux acteurs de travailler à réconcilier les uns avec les autres, notamment les agents immobiliers qui jouent les intermédiaires.

 

En attendant les conséquences possibles de l'entrée en vigueur des nouvelles mesures du Gouvernement, la Fnaim a affirmé que l'année 2018 devrait se situer dans la même dynamique positive que 2017. Sur douze mois glissants, à juin 2018, la Fnaim dénombre environ 950.000 ventes immobilières en France (+3,4% par rapport à juin 2017). "Nous sommes probablement à un plafond", commente Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.

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