Tandis que se tient depuis lundi les Journées de l'Entrepreneur, reconnaissance et accompagnement sont les leitmotivs de cette seconde édition. En effet, à l'heure où la crise financière menace sérieusement l'économie française, les entrepreneurs entendent promouvoir leur statut, leur état d'esprit et leur culture. Comment sont-ils perçus au sein de la société, quel est leur potentiel d'évolution… ? Eléments de réponses.

Jusqu'au 23 novembre, les Journées de l'Entrepreneur (JDE) auront pour mission de célébrer le goût d'entreprendre, via une centaine d'événements organisés partout en France, simultanément dans 75 autres pays. Créé en 2007, cette manifestation s'est fixée trois objectifs : rendre l'entrepreneur populaire en France ; mobiliser les ressources stratégiques pour faire grandir les PME ; rassembler l'ensemble des acteurs qui entourent et accompagnent les entrepreneurs.

 

En réponse au premier objectif, une étude OpinionWay a été réalisée en amont des JDE 2008, avec pour thème « Les Français et l'entrepreneuriat ». Il en ressort que les Français n'ont pas tout à fait la fibre entrepreneuriale. Ainsi, 63% des personnes interrogées ne sont pas tentées de devenir entrepreneur et ne l'ont jamais été, alors que les réfractaires purs représentent 30% des suffrages. Un tiers s'est déclaré « plutôt pas » tenté. Parmi ceux les plus enclins à entreprendre, un profil se dessine : il s'agit d'abord de ceux qui sont bel et bien devenus entrepreneurs (85% des artisans, commerçants et chefs d'entreprise au sein de l'échantillon). Logique. De même que l'est le fait que 49% des cadres et professions intellectuelles supérieures soient tentés ou aient été de devenir entrepreneur. Phénomène de responsabilité, il revient davantage aux catégories CSP+ de se lancer dans l'aventure de l'entrepreneuriat

Des Français lucides, mais distants

Si l'on distingue les genres, on note une très nette différence entre les femmes (26% seulement ont déjà été tentées) et les hommes (48%). Selon OpinionWay, il semblerait que l'envie d'entreprendre soit encore largement conditionnée par l'attitude envers la prise de responsabilités publiques ou économiques (et non pas seulement, comme on pourrait le croire, de la prise de risque). Autre phénomène, jugé plus inquiétant par l'institut, celui du faible taux de jeunes qui seraient tentés par la démarche, alors que la conjoncture et le chômage croissant pourraient débrider les esprits.
Au final, s'il s'avère que l'envie n'y est pas forcément, l'image de l'entrepreneur reste cependant très positive et valorisante. Plus de la moitié des personnes interrogées (58%) ont l'image d'un créateur d'entreprise, de quelqu'un qui s'est mis à travailler à son compte. Indépendance et création deviennent des notions prédominantes de l'entrepreneuriat. Mais, l'on se rend compte aussi que le regard des Français est plutôt distancié et neutre, que la valeur individuelle de l'acte d'entreprendre est reconnue, mais que ses finalités restent inconnues, voire ignorées.

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