MARCHE. Dans leur note de conjoncture immobilière de juillet 2018, les Notaires de France constatent une relative stabilisation des volumes et des prix des transactions. Evidemment, cette tendance varie suivant le type de bien et la région, d'autant que des facteurs conjoncturels (baisse des aides aux logements sociaux, instauration de l'IFI…) rentrent également en ligne de compte.

Dans leur note de conjoncture immobilière datée de juillet 2018, les Notaires de France publient les variations des indices de prix, en concertation avec l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques, NDLR), des différents types de biens. D'une manière générale, le volume annuel de transactions restait élevé à la fin avril 2018 : en un an, soit depuis avril 2017, ce sont 953.000 transactions qui ont été réalisées, ce qui représente une hausse de 7%. Dans le détail des catégories de biens et sur la période allant du 1er trimestre 2017 au 1er trimestre 2018 : les logements anciens voient leur prix augmenter de 4,3% en Ile-de-France, contre 2,7% en région. Les appartements anciens progressent pour leur part de 5% en région parisienne, contre 3% en province. Du côté des maisons anciennes, les prix augmentent de 2,8% pour Paris et sa région, contre 2,5% dans le reste du pays.

 

Des exemples concrets : à Paris, le prix médian au m² des appartements anciens au 1er trimestre 2018 était de 9.070 €, soit une hausse de 7,3%. A Bourges, préfecture du Cher, le prix médian était de 1.180 €, représentant ainsi une augmentation de 7,9%. Le prix médian de vente des maisons anciennes au 1er trimestre 2018 était de 302.600 € en Ile-de-France, soit une progression de 2,8%. A Châteauroux, préfecture de l'Indre, il était de l'ordre de 118.500 €, bondissant de 11,3%.

 

Des disparités géographiques et des facteurs socio-économiques

 

Les Notaires de France précisent toutefois que ces moyennes ne doivent pas camoufler de véritables disparités géographiques. En effet, si les prix des logements anciens ont tendance à se stabiliser ou à progresser au 1er trimestre 2018 dans la majorité des départements, une déflation est malgré tout constatée dans un quart d'entre eux. En guise d'exemple, on peut citer l'Aveyron, la Dordogne, le Doubs, l'Indre, le Loir-et-Cher, la Haute-Loire et l'Oise. Mais les notaires soulignent que ces baisses de prix ne sont pas observables dans les mêmes départements d'un trimestre à l'autre. De plus, le marché assiste par endroits à un phénomène de yo-yo, autrement dit à une alternance de hausses et de baisses. Comment l'expliquer ? Par des facteurs essentiellement conjoncturels : la baisse du pouvoir d'achat des ménages, imputable à la hausse des prélèvements sociaux, mais également le recul des mises en chantiers, le rabot des aides aux logements sociaux… A l'opposé des catégories socio-professionnelles, les notaires constatent "certains arbitrages à la marge" chez des propriétaires assujettis à l'IFI (Impôt sur la fortune immobilière, NDLR). Ces décisions débouchent sur des ventes de biens, permettant certes d'alimenter le marché mais de façon sporadique.

 

 

Les projections indiquent une poursuite de la hausse

 

Les Notaires de France ont pu réaliser une projection des indices de prix à la fin août 2018, en se basant sur des avant-contrats établis sur l'ensemble du territoire national. D'après ces calculs, les prix continueraient d'augmenter dans les mois qui viennent : ainsi, les appartements anciens enregistreraient +2,9% sur un an, un rythme toutefois moins soutenu que ces derniers mois. Les maisons anciennes, pour leur part, verraient leur prix croître de 2,4% sur un an. Toujours d'après ces projections à fin août 2018, les prix des appartements franciliens devraient augmenter de 1,4% en un an pour la petite couronne, et de 1% en grande couronne. Concernant la banlieue, les prix des maisons anciennes devraient y progresser de 3,6% sur 12 mois.

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