ETUDE. Dans une enquête portant sur la production tricolore de portes, fenêtres et fermetures en 2016, l'Insee a relevé plusieurs caractéristiques : avec un chiffre d'affaires de 6,64 milliards d'euros, la filière s'avère spécialisée sur le segment de l'aluminium. La France est également le deuxième producteur européen, et affiche une part de marché de 22% sur le Vieux Continent.

L'Institut national de la statistique et des études économiques - Insee - vient de publier une enquête portant sur la production des portes, fenêtres et autres fermetures en France pour l'année 2016. De nombreux enseignements sont à tirer de cette étude : tout d'abord, la filière a engrangé 6,64 milliards d'euros de chiffre d'affaires cette année-là, ce qui représentait 1,5% des facturations de produits manufacturés (non-alimentaires), toutes catégories confondues et à l'échelle nationale. En revanche, ce marché ne regroupait que 3,2% des entreprises de l'industrie manufacturière. Dans le détail, l'Insee précise que 38% de la production ont été réalisés en métal, et 13% en fonte ou en acier. Les matières plastiques concernaient 32% des facturations, et le bois 17%. Les trois quarts de la production étaient des portes et fenêtres, le quart restant étant composé de fermetures (portails, volets, devantures de magasins et portes de garages). Concernant le seul segment des portes et fenêtres, les parts de facturations variaient selon les matières premières : 61% pour le métal, 83% pour le plastique et jusqu'à 93% pour le bois.

 

Une spécialisation sur l'aluminium confortée

 

L'Insee s'est en outre penché sur l'évolution des facturations dans le temps : celles-ci ont baissé de 3% entre 2010 et 2016. Un recul qui s'avère parfois conséquent, comme pour le plastique (-19%), et particulièrement sur le segment des portes et fenêtres (-22%). De même, les éléments en bois se sont rétractés de 16% sur la même période. A l'inverse, les facturations des produits en fonte ou en acier ont légèrement augmenté de 3%. Mais c'est véritablement l'aluminium qui sort du lot, puisque cette matière a enregistré un bond de 22%. Ce qui fait dire à l'Insee que la spécialisation tricolore sur l'aluminium s'est par conséquent consolidée entre 2010 et 2016. Niveau facturations, les portes et fenêtres en aluminium se sont accrues de 27%, pendant que les fermetures enregistraient +15%.

 

Plus globalement, l'Insee souligne que 1.646 entreprises se sont déclarées productrices de portes, fenêtres et fermetures en France en 2016. Ce chiffre est à mettre en corrélation avec le secteur des produits manufacturés non-alimentaires dans son ensemble, qui totalisait alors 51.640 entreprises pour un chiffre d'affaires de 442,31 milliards d'euros. Les établissements spécialisés dans cette fabrication employaient environ 38.600 salariés dans l'Hexagone, sachant que quatre régions se partageaient 40% de ces emplois : les Pays de la Loire, la Nouvelle-Aquitaine, le Grand Est et l'Auvergne - Rhône-Alpes.

 

La France, 2e producteur européen…

 

Et ailleurs en Europe ? La production de portes, fenêtres et fermetures s'est élevée à 44,8 milliards d'euros dans l'Union européenne en 2016. L'Allemagne occupait la place de premier producteur européen, avec 22% des facturations, talonnée par la France (15%), le Royaume-Uni et l'Italie (14% chacun), la Pologne (7%) et l'Espagne (5%). Notre voisin outre-Rhin a dominé le segment des produits en matières plastiques, avec 27% des facturations. Mais la France s'est démarquée du reste de l'Europe en réalisant 38% de sa production en aluminium, alors qu'elle n'était que de 26% en moyenne dans les autres pays du Vieux Continent. Ainsi, l'Hexagone a occupé la première place pour la fabrication de portes, fenêtres et fermetures en aluminium, pesant pour 22% dans la production européenne totale. S'agissant des produits en bois, l'Italie arrivait en tête, avec 18% de la production européenne.

 

…mais piètre exportateur

 

 

Fait notable : en 2016, l'Insee a noté que la balance commerciale tricolore de ce marché était largement déficitaire, étant donné que la France importait six fois plus de produits qu'elle n'en exportait. Le montant de ces importations s'élevait à 658 millions d'euros, ce qui ne représentait toutefois que 10% de la production française. Par ailleurs, plus de 90% de ces importations provenaient de pays européens, avec l'Allemagne comme principal fournisseur de la France, suivie par l'Italie. Les portes et fenêtres en métal ont représenté 54% de ces importations (fabriquées pour moitié en Allemagne et en Italie), tandis que les produits en plastique ont constitué 25% des échanges (provenant d'Allemagne, de Belgique, de République tchèque…). Le Portugal a été quant à lui le premier fournisseur de la France pour les produits en aluminium. Sur le segment des produits en bois, c'est le Danemark qui a joué ce rôle.

 

Pour ce qui est des exportations, la France en a réalisé finalement peu : en 2016, elle a exporté pour 112 millions d'euros, soit moins de 2% de sa production. Les deux tiers de ses exportations ont eu pour destination des pays européens, l'autre tiers se partageant entre l'Afrique (principalement l'Algérie) et le reste du monde.

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