ÉNERGIES RENOUVELABLES. Deux campagnes scientifiques seront lancées en septembre 2019 afin d'évaluer les interactions entre les éoliennes offshore et les dunes sous-marines, une situation encore mal connue des spécialistes. C'est sur l'emplacement du futur parc éolien de Dunkerque, dans la Manche, que prendra place cette étude.

Quelles sont les interactions entre les éoliennes offshore et les dunes sous-marines ? C'est pour répondre à cette question encore obscure que le Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM) et l'Institut France énergies marines lanceront à compter de septembre 2019 une série de campagnes scientifiques, dont les deux premières prendront place du 4 au 6 septembre, puis du 23 au 25 septembre sur le site du futur parc éolien de Dunkerque, dans la Manche.

 

 

Mais de quoi parle-t-on exactement ? Les dunes sous-marines, également appelées dunes hydrauliques, se forment par l'action couplée des courants marins et de la houle, et constituent des phénomènes naturels relativement fréquents dans les zones d'implantation des parcs envisagés en Mer du Nord et en Manche. "Dans le cadre du raccordement électrique de ces fermes, la pose de câbles doit être optimisée pour limiter les interactions entre les fonds mobiles et les câbles", explique l'institut. "L'évaluation de l'impact de l'implantation de parcs éoliens passe par une meilleure connaissance de l'évolution naturelle de ces écosystèmes et de la relation entre la dynamique des sédiments et des habitats." D'autant que les dunes sont soumises à une "extrême variabilité morphologique" et à une "vitesse de déplacement" qui peut s'avérer conséquente, tant et si bien qu'elles peuvent impacter les parcs éoliens et provoquer davantage d'opérations de surveillance.

 

Des campagnes d'études des fonds marins programmées jusqu'en 2021

 

 

C'est donc pour pallier à cette problématique que le projet Dunes, débuté en avril dernier et étalé sur 3 ans, va regrouper plusieurs campagnes d'études des fonds marins au large de Dunkerque. Jusqu'en 2021, les équipes de recherche procèderont à un échantillonnage de la faune marine - allant des micro-organismes jusqu'aux poissons - dans l'optique d'étoffer les connaissances à leur sujet et de mieux comprendre le fonctionnement de l'écosystème des dunes. En octobre prochain, une cartographie des fonds marins sera réalisée en complément. Pour ce projet de recherche et développement qui se veut collaboratif, le SHOM, qui assure le pilotage scientifique, bénéficiera d'une aide financière de l'Etat, par le biais de l'Agence nationale de la recherche dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir, et de France énergies marines, qui assure pour sa part la coordination des acteurs. Ces campagnes scientifiques sont pour l'heure dotées d'une enveloppe de 1,2 million d'euros. Un consortium composé d'une dizaine de partenaires publics et privés et de professionnels de la mer mettra à disposition des chercheurs leurs compétences. Au bout du compte, le projet Dunes produira des caractérisations scientifiques ainsi que des recommandations.

 

Pour rappel, le futur parc éolien offshore de Dunkerque sera composé de 45 engins développant une puissance d'environ 600 MW, ce qui devrait garantir la fourniture en électricité de 500.000 foyers à partir de 2026. Le secteur de l'éolien marin enchaîne les bonnes nouvelles, d'ordre politique et industriel, qui lui permettent d'afficher un certain nombre de projets, à l'instar des 80 machines qui seront fabriquées par le groupement Eiffage Métal et Deme et destinées au parc de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

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