ENQUÊTE. Le 2e Baromètre Qualitel, divulgué ce mardi 25 septembre 2018, se penche sur les interventions de rénovation dans les logements anciens et sur la perception de l'amélioration de la qualité de vie qui en découle. Il apparaît que le confort d'usage augmente corollairement avec l'ampleur des travaux entrepris.

La première édition du Baromètre Qualitel se penchait sur la qualité des logements construits entre 1900 et 1979, dressant au passage la liste des cinq plaies les affectant. Cette année, la deuxième mouture, s'est intéressée à la rénovation, cette démarche qui serait capable d'améliorer les performances thermiques mais surtout le confort des habitations. L'association Qualitel a chargé l'institut Ipsos de mener une vaste enquête sur la question, auprès d'un échantillon de près de 3.400 personnes : une cohorte de 2.000 personnes représentatives de la population française, un sur-échantillon de 725 habitants de logements ayant fait l'objet d'au-moins une intervention de rénovation au cours des 10 dernières années plus un second sur-échantillon de 650 propriétaires de logements récents (moins de 10 ans). Le but ? Evaluer la différence entre un bien neuf et un bien ancien, plus ou moins remis à niveau.

 

 

Pour évaluer cette qualité, Ipsos a mis sur pied un indicateur dit "Qualiscore" de satisfaction reposant sur pas moins de 17 critères (acoustique, aération/ventilation, humidité, consommations, confort thermique, qualité de la connexion, adaptation aux PMR, niveaux des dépenses…). Et les conclusions sont claires, selon Qualitel : "Pour qu'elle soit une réussite, la rénovation doit porter sur toutes les dimensions de la qualité du logement". L'enquête note que la qualité perçue augmente significativement au-delà de cinq travaux effectués, qu'il s'agisse de la réfection complète d'une pièce, du remplacement du système de chauffage ou des menuiseries, de rénovation des installations de plomberie ou d'électricité, d'installation d'une solution de ventilation ou encore de travaux d'isolation. Le score dans les bâtiments anciens passe ainsi d'une moyenne de seulement 5,7/10 dans leur état d'origine à 7/10. Ils se hissent ainsi au niveau de logements plus récents, construits entre 1980 et 2007. Ce score progresse également pour les biens des années 1980 qui sont rénovés et dont la qualité perçue rivalise avec celle des logements quasi-neufs (7,6/10).

 

Réfection - isolation - ventilation, le trio gagnant

 

 

L'édition 2017 du baromètre avait identifié les cinq défauts les plus courants : consommation excessive, acoustique déficiente, absence d'isolation thermique, mauvaise aération-ventilation ou enfin, dégradation des matériaux de construction. Qualitel souligne : "La rénovation, lorsqu'elle est pensée globalement (au moins cinq travaux) divise en moyenne par deux l'insatisfaction liée à ces cinq plaies". Comme attendu, la réhabilitation parvient à réduire les dépenses énergétiques, et 70 % des personnes vivant dans un logement rénové sont satisfaites du niveau atteint. Cependant, la motivation première pour entreprendre des travaux reste la recherche de confort, pour 48 % des Français, bien devant les économies de charges (37 %). Les interventions privilégiées sont, dans l'ordre : le remplacement du système de chauffage (45 %), la réfection complète d'une pièce comme la salle-de-bain, la cuisine ou le salon (45 %), le remplacement de plus de la moitié des fenêtres du logement (39 %), la rénovation de l'installation électrique (36 %) et l'isolation des combles ou de la toiture (35 %). Cependant, il existe un bouquet de travaux gagnant, qui fait bondir la qualité perçue : c'est celui qui combine réfection d'une pièce, intervention sur la ventilation et amélioration de l'isolation. Il fait bondir le score à 7,5/10, même dans un logement ancien !

 

Bertrand Delcambre, le président de l'association Qualitel, déclare : "Le gouvernement a lancé, fin avril 2018, un plan pour la Rénovation énergétique des bâtiments. C'est un premier pas important pour lutter contre la précarité énergétique et le réchauffement climatique. Mais il faut aller plus loin, car la rénovation ne se limite pas aux 'passoires thermiques'". Pour les autres habitats, l'amélioration de la qualité résiderait dans la conjonction de plusieurs travaux significatifs, pensés globalement. Il conclut : "Durant les dernières décennies, nous avons appris à concevoir et construire des logements avec un niveau de qualité sans cesse en progrès. Il nous faut maintenant apprendre à bien rénover pour faire tendre le niveau de la qualité du parc existant vers celle des logements plus récents". Un vaste chantier.

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