CONJONCTURE. Le secteur du bâtiment a vu son activité toujours perturbée par la pandémie de coronavirus au mois d'avril, mais dans une moindre mesure qu'en mars. D'après la Banque de France, les carnets de commandes auraient tendance à se regarnir, présageant d'un mois de mai florissant, bien que les pertes subies ne pourront être totalement compensées.

Après un mois de mars où son activité s'était effondrée de 75%, le secteur du bâtiment a profité d'une légère accalmie en avril, si l'on en croit les indicateurs statistiques de la Banque de France. Certes, la pandémie de coronavirus a continué à affecter l'activité de la filière, mais dans une moindre mesure : les soldes d'opinions des chefs d'entreprises sont passés de -132 en mars à -87 en avril. Rien à signaler en revanche du côté des prix des devis, avec un indicateur qui reste nul (0). Les opinions sur les effectifs ne s'améliorent que très légèrement, passant de -9 en mars à -6 en avril. Mais c'est bien au niveau des carnets de commandes que la situation semble se rétablir : après un solde de -4 en mars, les opinions stationnent à +5 pour le mois d'avril. Les remontées du terrain laisseraient ainsi présager d'un mois de mai florissant, avec un solde d'opinion de +59, lequel ne parviendrait toutefois pas à compenser intégralement les pertes subies.

 

 


Le gros-oeuvre et le second-oeuvre en détail

 

L'enquête menée par la Banque de France s'est aussi penchée de plus près sur les deux segments majeurs du bâtiment : le gros-oeuvre et le second-oeuvre, qui représentent respectivement 29% et 71% de la valeur ajoutée du secteur couvert par l'enquête. Toujours au mois d'avril, les entreprises de gros-oeuvre ont donc vu leur activité tomber à -70, pendant que leurs carnets de commandes ont retrouvé un peu de souffle (+3) mais que l'évolution des prix est restée inchangée (0). Une légère tension sur les effectifs s'est faite sentir, à hauteur de -5, mais les prévisions d'activité demeurent positives, avec +43.

 

Une situation relativement similaire chez les entrepreneurs du second-oeuvre, qui ont encaissé une chute d'activité plus brutale que leurs confrères du gros-oeuvre mais espèrent parallèlement un redécollage plus rapide : les soldes d'opinions sur l'état de l'activité en avril étaient de -92 alors que ceux sur les prévisions pour mai s'envolent à +62. Les carnets de commandes du second-oeuvre semblent également un peu plus garnis que ceux du gros-oeuvre, avec +6, tandis que les prix ne bougent pas (0). La pression sur les effectifs est par contre un peu plus forte, avec -6.

 

 


Tensions sur la trésorerie des agences d'architecture et des cabinets d'ingénierie

 

D'autres secteurs d'activité sont passées en revue par l'enquête, à l'instar des activités d'architecture, d'ingénierie et de contrôle technique, toutes trois regroupées dans le même "domaine". Ici, les soldes d'opinions calculés pour le mois d'avril montrent une activité à -91 et une tendance à -18 du fait d'une demande à -90. Les prix des prestations et l'évolution des collaborateurs ne varient que très peu, avec respectivement -1 et -2. Un autre point d'inquiétude pour les agences d'architecture et les cabinets d'ingénierie : la trésorerie, qui connaît toujours des tensions avec un solde à -15. Les prévisions sont toutefois optimistes, avec des opinions qui remontent à +12.

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