CONJONCTURE. Le spécialiste de l'immobilier d'entreprise Knight Frank tire un bilan plus que satisfaisant de l'année 2018, jugée "record" et qui augure une année 2019 "sous de bons auspices".

De cette année 2018, il faudra noter trois principaux messages, selon Vincent Bollaert, directeur du département des marchés de capitaux chez Knight Frank. "Une année record, qui a atteint 29 milliards d'euros de transactions (contre 27,9 en 2017), avec un rééquilibrage entre investisseurs français et étrangers, et une année 2019 qui se présente sous de bons auspices dans un contexte macro-économique et international plus mitigé", a-t-il synthétisé le 15 janvier face à la presse.

 

Si ces chiffres colossaux ont pu être atteints grâce "à un marché porté par de très grandes transactions", l'année 2018, n'aura pas connu de "méga deal", estime Vincent Bollaert. Les grandes transactions, au nombre de 33, et qui ont dépassé les 200 millions d'euros, ont tout de même constitué 43% des volumes globaux.

 

Sans surprise, la bonne santé du secteur de l'immobilier d'entreprise est conforté, voire poussé par la région francilienne qui absorbe 74% des volumes de transaction, pour les actifs de bureaux, de commerces et industriels. La région-capitale devrait à nouveau porter le marché en 2019, en s'appuyant notamment sur le quartier de la Défense où doivent apparaître de nouveaux volumes conséquents.

 

L'Ile-de-France toujours motrice

 

Au caractère attractif de la région parisienne, il faut encore superposer un effet Grand Paris, qui, même s'il révèle une cartographie assez semblable à celle de l'Ile-de-France, profite à quatre secteurs en particulier. A commencer par la Seine-Saint-Denis et la zone Pleyel, Châtillon-Montrouge, Issy-les-Moulineaux et Nanterre qui se positionnent tous sur les carrefours clés du Grand Paris express ou d'Eole.

 

En province, des opérations emblématiques ont été enregistrées à Lille, Nantes ou Marseille mais seule la région Rhône-Alpes et sa capitale Lyon "parviennent à tirer leur épingle du jeu", précise Vincent Bollaert.

 

Si la répartition géographique des opérations emblématiques d'immobilier d'entreprise reste largement dominée par l'Ile-de-France, un équilibre plus marqué est à noter du côté des investisseurs. Les Français représentent ainsi 54% des volumes investis en 2018 contre 46% de volumes investis par d'autres nationalités. Preuve que les investisseurs internationaux renouent véritablement avec le marché français, puisqu'ils ne représentaient que 31% de volumes en 2017. "Le marché est par ailleurs bien réparti entre les différentes nationalités même si l'on trouve principalement les européens, les nord-américains et des investisseurs asiatiques de Corée, de Singapour et de Hong-Kong", complète le directeur du département des marchés de capitaux.

 

Côté location de bureaux, l'année 2018 atteint là aussi "un niveau historique", estimé à plus de 2.500.000 m² consommés par Knight Frank. Parmi les faits marquants de ce marché, Philippe Perello, associé gérant note "la prime aux immeubles neufs et restructurés qui correspondent à 60% des immeubles loués, un changement de paradigme où de nombreux immeubles de bureaux situés en Ile-de-France sont loués avant même d'être livré".

 

Mais en resserrant la focale sur la région francilienne, l'on constate que le marché est principalement "boosté" par le quartier central des affaires de Paris tandis que la Défense est en pleine perte de vitesse. Même contraste de performances entre la première couronne qui commence à afficher des pénuries et la deuxième couronne qui cumule de bons scores.

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