Le plus grand magasin Louis Vuitton du monde, au 101 avenue des Champs-Elysées à Paris –inauguré dimanche dernier et ouvert depuis ce mercredi au public–, a des allures de cathédrale du luxe avec un atrium de 20 mètres de hauteur tandis que l'art contemporain tente de se faire une place au milieu des sacs.

Le magasin, qui se veut un prolongement des Champs-Elysées, a été conçu par l'architecte américain Eric Carlson à l'intérieur comme une succession de terrasses en pente douce et en spirale, au lieu d'étages traditionnels.
Il devient, après pratiquement deux ans de travaux pharaoniques, le plus grand magasin Vuitton du monde avec 1.800 m2 d'espace de vente, sur les 15.000 m2 du total de l'immeuble. Le coût des travaux est tenu secret.

Les chiffres sont impressionnants : sept étages au total, l'équivalent de deux pour la vente, quatre de bureaux, le dernier devant accueillir à partir de 2006 une galerie d'art Louis Vuitton.
L'atrium de 20 mètres de hauteur est composé de 1.900 tiges d'inox poli (soit 14 km de long), en demi-cercle face à un mur miroir de 260 m2. La maille métallique couvrant les vitrines à l'intérieur (l'architecture extérieure Art déco est classée) est composée de 110.000 fleurs rythmées par 27.000 incrustations de porcelaine, cuir, bois, verre coloré, etc.
Un escalier mobile de 20 mètres de long permet d'aller de bas en haut et d'admirer pendant les 40 secondes de montée l'installation du vidéaste américain Tim White-Sobieski grâce à 720.000 fibres optiques.
D'autres artistes contemporains ont investi les lieux comme l'architecte de la lumière américain James Turell ou le Danois Olafur Eliasson, «explorateur sensoriel», qui a travaillé sur l'ascenseur reliant le rez-de-chaussée au 7e étage où les sens seront, dit-il, «en apesanteur» car privés de tout stimuli.
«Cette maison est l'aboutissement d'un projet incroyable, a affirmé à l'AFP Yves Carcelle, PDG de Louis Vuitton Malletier. 1998 avait signé notre retour sur les Champs-Elysées. C'était aussi l'époque où nous venions d'engager Marc Jacobs pour lancer le prêt-à-porter. En 2005, il fallait créer un univers pour faire découvrir tous les produits de la maison sous un même toit».

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