Alors que Bercy doit présenter son projet de budget prochainement, et que des économies devront être faites pour l'équilibrer d'ici 2004, ASF, privatisé partiellement sous Jospin, dément les rumeurs d'une nouvelle ouverture du capital.

La société concessionnaire d'autoroutes, Autoroutes du sud de la France (ASF), a indiqué dimanche qu'aucune décision n'avait été prise concernant l'évolution de son capital et un éventuel renforcement du groupe de BTP Vinci.

"ASF, en plein accord avec son actionnaire majoritaire, l'Etat, indique que l'évolution de son capital résultera des conclusions qu'il conviendra de tirer des études approfondies, conduites par une banque conseil qui sera choisie par l'Etat dans les prochains jours", a annoncé ASF dans un communiqué.

Le gouvernement a lancé fin août un appel d'offres auprès des banques pour étudier la restructuration du pôle autoroutier, en plein contexte de privatisation et de concentration.

"Ces études porteront sur la stratégie d'évolution de l'ensemble du secteur public autoroutier concédé, et sur la meilleure façon de valoriser le patrimoine de l'Etat", ajoute le communiqué d'ASF, qui a été introduit en bourse en mars mais est encore détenu à 50,3% par l'Etat.

"S'agissant d'ASF, plusieurs schémas industriels existent et ils devront être examinés à la lumière des intérêts de l'entreprise et de ses actionnaires", a précisé la société. Elle ajoute que "les montages évoqués ici ou là restent des options parmi d'autres, qui feront l'objet d'un examen approfondi dans le cadre du processus en cours". ASF a fait cette mise au point alors que le groupe Vinci multiplie les déclarations sur son désir de monter au capital des ASF (dont il détient 17,19% conjointement avec Eiffage).

Le PDG de Vinci, Antoine Zacharias, a déclaré ce 4 septembre que son groupe est prêt à apporter Cofiroute (seule grande société d'autoroute privée française et dont Vinci est actionnaire) à ASF pour y parvenir : "Ni ASF ni Cofiroute ne peuvent rester seules. ASF ne vivra pas seule".
ASF de son côté ne cache pas son opposition à ce schéma. "L'intérêt industriel pour nous et nos actionnaires reste à démontrer", a indiqué à l'AFP dimanche le directeur général d'ASF, Jacques Tavernier.
La solution qui sera retenue doit selon lui avoir un vrai sens industriel pour ASF, apporter du cash à l'Etat (ce qui ne serait pas le cas avec un échange de titres ASF/Cofiroute), préserver les intérêts des minoritaires et des conditions concurrentielles dans le secteur.

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