En présentant les résultats de son groupe, Antoine Zacharias, président de Vinci, a déclaré vouloir poursuivre en 2003 son attitude prudente en matière d'investissement. Crise du secteur aérien oblige, le groupe compte se désengager des concessions aéroportuaires au profit des autoroutes, et notamment ASF.

"Nous devons être d'une prudence extraordinaire dans les opérations de croissance externe", a indiqué Antoine Zacharias, président de Vinci, en présentant les résultats semestriels de son groupe (hausse de 2% du résultat net à 174 millions d'euros).

Comme pour prouver ses déclaration, Antoine Zacharias, qui a investi ces dernières années dans les services aéroportuaires, a indiqué jeudi ne pas être intéressé par une reprise du groupe Penauille Polyservices (propreté, services aéroportuaires et aux entreprises).

En effet, après avoir été très actif l'an dernier dans les achats de sociétés de services aéroportuaires, Vinci a changé son fusil d'épaule depuis le 11 septembre 2001 et a décidé de ralentir ses investissements dans ce domaine.
Le groupe français a d'ailleurs indiqué être prêt à céder la part de 15% qu'il détient depuis l'été 2001 dans le groupe britannique de concessions aéroportuaire TBI qu'il avait un temps tenté d'acheter sans succès.

Seule exception à cette prudence affichée : les ASF (Autoroutes du Sud de la France). Vinci cherche à jouer un rôle déterminant dans la prochaine privatisation de cet opérateur autoroutier dont il détient déjà 17%. Pour ce faire Vinci rachèterait la part détenue par un autre grand leader du BTP, le groupe Eiffage, qui est propriétaire de 17% de Cofiroute.

Le président de Vinci a également ajouté qu'il ne serait pas intéressé par les autres privatisations de sociétés d'autoroutes, à condition toutefois qu'il obtienne satisfaction pour les ASF.

La prudence se traduit également par la sélectivité des contrats. "Il n'est pas question de prendre des affaires risquées", a indiqué M. Zacharias. Vinci prévoit déjà un recul de sa position dans les routes en France avec une baisse du chiffre d'affaires de 6 à 7%.

Cette politique de sélectivité et de prudence a fait ses preuves et "a permis au groupe de résister à la conjoncture difficile", a souligné le président de Vinci.

Le groupe prévoit, malgré une charge d'impôt supplémentaire et un contexte économique difficile, de "réaliser en 2002 un résultat net au moins égal à celui de 2001". Quant à l'année 2003, M. Zacharias s'attend "à un résultat plus que correct".

Sur les six premiers mois de 2002, le groupe s'est félicité des bonnes performances dans l'energie-information (17% du chiffre d'affaires) dont le résultat d'exploitation a doublé d'un semestre à l'autre pour s'inscrire à 45 millions d'euros.

Le pôle construction, qui reste le métier principal du groupe avec 43% de l'activité totale, a affiché un résultat d'exploitation en progression de 12% à 112 millions d'euros.

Dans les routes, la situation est moins satisfaisante avec un résultat d'exploitation de 7 millions d'euros contre 15 millions d'euros l'an dernier à la même période mais ce recul s'explique par la saisonnalité de l'activité.

Enfin le secteur concessions (10% du chiffre d'affaires) domaine dans lequel Vinci s'est fortement développé ces dernières années, a également enregistré une progression de 8% du résultat d'exploitation à 295 millions d'euros.Les concessions (parkings, routes, aéroports...) restent toutefois pour Vinci un vecteur de croissance.

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