Montpellier Agglomération a choisi de confier la collecte et le traitement des eaux usées à Veolia Eau, pour un montant total de 95 M€. Une opération de délégation de service public conclue pour sept ans. L'entreprise avait laissé échapper le marché de l'eau potable au mois de mai dernier.

C'est Veolia Eau qui a remporté deux contrats de collecte et de traitement des eaux usées de 14 communes de l'agglomération montpelliéraine, face à ses concurrents Saur, Lyonnaise des Eaux et Nantaise des Eaux. Les contrats, d'un montant total de près de 95 M€, courent sur sept ans. Les 76 élus de Montpellier ont voté pour, tandis que 10 ont voté contre et 6 se sont abstenus. Un vote qui a été mené dans une ambiance de suspicion de favoritisme. Car Montpellier avait voté, au mois de mai dernier, un passage en régie publique de la gestion de l'approvisionnement en eau potable à partir de janvier 2016, retirant sa mission de délégation de service public à Veolia. Un revers pour l'industriel qui lui faisait perdre 9 M€ annuellement.

Un marché compensatoire ?

L'attribution des marchés de l'assainissement serait donc une compensation, dénoncée par l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné qui déclare que les tarifs de Veolia seraient bien supérieurs à ceux des offres concurrentes (+24 % par rapport à la Saur notamment). "Il y a eu un revirement subit de l'exécutif de l'agglomération de Montpellier début octobre", assure un des candidats malheureux à l'AFP. En effet, la Saur aurait, à la dernière minute, proposé une offre 20 % moins chère. Mais René Revol, le vice-président de Montpellier Agglomération écarte tout favoritisme : "Nous avons étudié le compte d'exploitation prévisionnel de la Saur (…). Cette offre n'était pas financièrement sincère d'après nous. Car le prestataire qui casse les prix lors de l'attribution du marché revient souvent, trois ans après, pour demander un avenant qui modifie le prix à la hausse". Pour autant, le dépôt d'un recours contentieux devant le tribunal administratif est évoqué par l'un des perdants qui déclare avoir suffisamment d'éléments pour une action en justice. "Mais d'un autre côté, nous ne voulons pas être blacklistés pendant 6 ans sur le périmètre de la métropole de Montpellier, qui devrait s'étendre à terme…", tempère le candidat écarté.

 

Déjà, au mois de mai, lorsque Veolia avait été écarté du marché de l'eau potable, l'entreprise avait proposé une réduction du prix de 50 %, ce qui n'avait pas suffi à convaincre les élus montpelliérains. "Pourquoi ne l'a-t-il pas fait avant ?", s'était interrogé Philippe Saurel, le maire de la ville.

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