L'étiquette énergétique d'un logement a-t-elle une incidence sur le prix de celui-ci ? Les Notaires de France et l'association Dinamic actualisent leur étude sur la valeur verte avec les chiffres de 2016. Découvrez l'impact sur les montants des transactions.

Une maison ou un appartement n'aura évidemment pas la même valeur selon si son étiquette énergie est "A" ou "G". Dans un cas, cette dernière indique que l'habitat est bien conçu, isolé et performant et que ses consommations seront faibles, alors que dans l'autre, le confort sera grandement dégradé et les factures, bien supérieures. Les Notaires de France viennent de mettre à jour l'étude "La valeur verte des logements en 2016" en s'appuyant sur les travaux initiaux menés par l'association Dinamic en 2014. Ils livrent un document de synthèse qui illustre les variations constatées pour des biens, similaires dans leurs caractéristiques (surface, localisation) mais différents dans leur classement énergétique.


Maisons individuelles et appartements ne subissent pas les mêmes écarts

 

L'effet des étiquettes "C" et "E", situées de part et d'autre de la note médiane "D", est exprimé en proportion du prix du bien, et il est toujours à peu près symétrique. Une maison individuelle mieux classée sera vendue entre +3 % et +6 % plus cher, tandis que si ses performances sont légèrement inférieures, son prix sera diminué de -3 à -8 %, selon la région. En allant plus loin dans les extrêmes, avec des logements très bien ou très mal classés, les notaires font valoir : "L'effet lié à une mauvaise étiquette (F-G) est toujours plus important que celui d'une bonne étiquette (A-B), mais la décote (de -6 à -17 % selon les régions) a légèrement diminué alors que la plus-value (de +6 à +13 % selon les régions) a augmenté". Géographiquement, l'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine sanctionnent plus durement les mauvais élèves de la performance énergétique, tandis que la Bretagne et l'Auvergne-Rhône-Alpes valorisent davantage les logements vertueux. En Île-de-France, les effets sont moins marqués, tout comme en Provence-Alpes-Côte d'Azur ou dans les Hauts-de-France.

 

Concernant les appartements, cet effet est moins significatif en collectif qu'en individuel. Il apparaît même qu'en Normandie, Bretagne ou dans les Hauts-de-France, "aucune variation de prix n'apparaît significative". Les meilleures étiquettes ont engendré en 2016 de plus importantes plus-values (de +3 à +19 % selon les régions, avec Bourgogne-Franche Comté et Centre-Val de Loire en tête) que de décotes pour les plus mauvaises. Cet effet négatif n'est réellement observé que dans la moitié sud du pays, en Occitanie (-6 %), Nouvelle-Aquitaine (-7 %) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (-10 %). Encore une fois, en Île-de-France, seules les étiquettes "A" et "B" ont un réel impact sur le montant des transactions (+8 %).

 

Une performance légèrement améliorée, au global

 

 

Il apparaît enfin que la performance énergétique s'est améliorée pour les maisons individuelles mais qu'elle est restée stable pour les appartements. Dans les faits, les maisons situées en Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Normandie ou Île-de-France ont vu la proportion d'étiquettes "F" et "G" baisser d'environ 5 points environ depuis 2014. Le parc national se répartit comme suit : 6,75 % de "A" et "B" cumulées ; 17,5 % de "C" ; 36 % de "D" ; 24,5 % de "E" et 15,25 % "F" et "G". Du côté des appartements, la seule évolution notable est l'amélioration en Île-de-France où la part des mauvais classements a diminué de 4 points. La répartition au niveau national pour ce type de bien est donc : seulement 3 % de "A" ou "B" ; 15,5 % de "C" ; 41,5 % de "D" ; 28 % de "E" et 12 % de "F" et "G".

 

Les notaires notent que le taux de renseignement des étiquettes du DPE s'est "considérablement améliorée depuis 2014", et que l'intérêt de l'étiquette énergie, qui concerne directement le consommateur individuel, est plus important que celui de l'étiquette climat qui mesure pour sa part les émissions de gaz à effet de serre et ne concernent donc l'occupant que de façon plus diffuse et moins instantanée. D'où un impact sur la valeur moindre.

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