INNOVATION. L'impression 3D intéresse aussi les acteurs des travaux publics. La pose d'un regard d'assainissement, imprimé en 3D, a ainsi été réalisée à Roubaix. Retour sur ce défi mené par la Sade, PointP TP et XtreeE.

L'impression 3D est en plein essor dans le secteur de la construction. Si elle reste encore confidentielle, les exemples se multiplient dans le logement mais aussi dans les travaux publics. Ce type d'innovation peut d'ailleurs être une solution intéressante pour répondre aux problématiques de certains chantiers. C'est notamment le cas pour l'un de ceux de Roubaix, mené récemment par Point.P Travaux Publics, la Sade et XtreeE.

 

 

L'objectif, pour la métropole Européenne de Lille (MEL), était d'améliorer le réseau d'assainissement en créant 3 regards de visite pour accéder aux égouts sous des habitations très anciennes. Le défi était de taille puisque cet ouvrage public en brique, datant du 19e siècle, ne disposait pas de regards de visite permettant d'y accéder.

 

Pour mener à bien ce projet, la métropole a accepté de se lancer dans un procédé innovant proposé par la Sade avec PointP TP et la start up XtreeE, spécialisée dans l'impression 3D, et qui répondait aux différentes contraintes de ce chantier. Dans un communiqué, les acteurs du projet précisent : "Avant d'engager les travaux, des études techniques ont été réalisées par le Maître d'Ouvrage, dont une étude endoscopique pour vérifier l'état de ce réseau d'assainissement situé sous les habitations. Des défauts structurels pouvant provoquer fuites, effondrements et infiltrations, ont alors été détectés sur cet ouvrage en brique construit au 19ème siècle et canalisant un des principaux égouts de la ville".

 

Gain de temps sur le chantier avec l'impression 3D

 

Ce procédé en impression 3D remplacera t-il les solutions classiques ? Pas sûr. "Ce n'est pas mieux, mais c'est complémentaire", nous explique Ivan Perrin, directeur de l'agence du Nord de Sade. Cela permet par exemple d'économiser de la matière en évitant les coffrages. Autre atout, une plus grande flexibilité dans les formes pouvant être créées. Mais l'avantage majeur de cette solution est de permettre un gain de temps pour le chantier. Ivan Perrin rappelle que les regards d'assainissement sont généralement installés au milieu de carrefour et que le changement de ceux-ci peut prendre environ un mois et générant des nuisances pour les usagers. L'idée est donc de réduire ces délais. Avec cette solution à impression 3D, le chantier n'a duré qu'une semaine environ.

 

 

Directeur de l'agence du Nord de Sade détaille les opérations : les deux premiers jours sont consacrés au trou au droit du regard. Le 3e jour, "un relevé par laser scanning de l'ouvrage (dimensions de l'ensemble et de la voute…) a été réalisé permettant sa modélisation 3D précise. A partir ce cette dernière, les cheminées d'accès ont été dessinées sur-mesure pour s'adapter parfaitement au conduit d'égout existant", précisent les partenaires du projet. Les données ont été envoyées à XtreeE pour imprimer le béton en 3D dans leur atelier francilien le 4e jour. Les deux jours suivants ont été consacrés à l'installation de la pièce et au remblai.

 

Pour les trois partenaires, cette fabrication permet aussi une "réalisation rapide et sans coût supplémentaire d'un ouvrage complexe et sur mesure, avec une précision élevée, permettant un ajustement facilité de cette nouvelle pièce aux éléments existants". Elle est enfin un atout pour les ouvriers, car elle permet une baisse de la pénibilité du travail de mise en œuvre.

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