En raison de conditions météo difficiles et d'une reprise de l'activité encore trop faible, l'activité des travaux publics a stagné au premier trimestre. La FNTP estime qu'en dehors du Grand Paris, où des projets ont été attribués au début de l'année, la relance se fait encore attendre dans d'autres territoires.

Le mois de mars a marqué un recul de l'activité pour les adhérents de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) : par rapport au mois de février, elle a diminué de -4,3 %. Sur l'ensemble du trimestre, le niveau reste est même inférieur à ce qu'il était au début de 2016 (-0,6 %). Les professionnels expliquent cette situation par "des conditions climatiques difficiles" et une "reprise encore molle (…) principalement liée à une stabilisation de l'activité auprès du secteur privé". Du côté des marchés conclus, le mois de mars a vu un brusque fléchissement des marchés conclus après deux mois très dynamiques (+21,4 %). Des marchés liés au Grand Paris avaient en effet été attribués à cette période. Les prises de commandes se sont donc inscrites en baisse (-19,4 % entre février et mars et -0,9 % entre le 4e trimestre 2016 et le 1er de 2017). Cependant, sur un an, les marchés conclus restent en hausse (+9,3 %).

 

Les heures totales travaillées traduisent elles aussi la faible évolution de l'activité : +1 % par rapport au premier trimestre de 2016. Au seul mois de mars, ce volume s'est tassé (-1,2 % en un mois) "avec une nette réduction des heures intérimaires" note la FNTP (-6,4 % par rapport à février). Leur niveau reste cependant supérieur à celui de la même période en 2016 (+19 %). Quant aux effectifs ouvriers permanents, ils ont progressé entre février et mars 2017 (+0,7 %) mais sur l'ensemble du trimestre, ils demeurent inférieurs à ceux du début de 2016 (-0,7 %).

 

Une reprise qui se fait désirer

 

 

Des résultats que la fédération qualifie de "moroses" et révélateurs des difficultés du secteur à remonter la pente. Mais, d'après son enquête sur climat des affaires, la conjoncture irait en s'améliorant : "En avril 2017, les entrepreneurs sont plus nombreux qu'en janvier à indiquer une hausse de leur activité passée. Le solde d'opinion correspondant atteint un plus haut depuis juillet 2011". L'activité semble davantage portée par les acteurs publics que par la clientèle privée. Les chefs d'entreprises se disent plus optimistes pour les prochains mois, grâce aux carnets de commandes qui se regarnissent. Seul goulot d'étranglement, les insuffisances de main d'œuvre, qui touchent 19 % des entreprises interrogées. "Chaque trimestre, depuis un an, les entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à prévoir une hausse de leurs effectifs", souligne la FNTP, qui conclut sur cette note positive : "Le solde d'opinion sur les effectifs prévus atteint ainsi, en avril 2017, son plus haut niveau depuis avril 2008". Un signe encourageant.

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