Un ascenseur alimenté par panneaux solaires a été inauguré à Rézé (Loire-Atlantique) au sein d'un immeuble d'habitat social à énergie positive. L'installation, qui doit permettre une autonomie de l'équipement entre les mois de mars et d'octobre, est par ailleurs dotée d'un système de récupération et de stockage d'énergie, pour pallier l'intermittence de production. Explications.

La Fédération des ascenseurs avait levé un coin du voile la semaine dernière : les premières machines semi-autonomes arrivent sur le marché français. C'est Otis qui a inauguré un nouveau modèle, nommé GeN2 Switch, dont la particularité est d'être alimenté en énergie renouvelable par des panneaux solaires installés en toiture. Les quatre capteurs photovoltaïques apportent 80 % de l'énergie nécessaire à son fonctionnement dès son entrée en service, proportion qui atteindra les 100 % lors des mois les plus ensoleillés de l'année.

 

"L'ascenseur a été pensé pour fonctionner en cas de coupure de courant, grâce à un système de batteries", annonce le constructeur. Il poursuit : "Chargées par l'alimentation électrique, elles peuvent à leur tour alimenter le moteur (…) [elles] peuvent assurer jusqu'à 100 voyages dans un immeuble de 8 étages, limitant ainsi les inconvénients liés à une coupure". Un dispositif de récupération d'énergie à la descente permet par ailleurs d'en restituer une partie aux batteries. Otis explique que le modèle peut être couplé à d'autres sources d'énergies alternatives, comme l'éolien urbain. Autre particularité : l'appareil est branché sur une simple prise de courant 220V, comme n'importe quel appareil électrique, là où les ascenseurs classiques sont reliés à du courant triphasé. Car, à l'heure de la sobriété et des bâtiments basse consommation, celle des gros appareils électriques comme les ascenseurs prend de l'importance. Il est estimé que leur consommation correspond à 2 voire 5 % de l'énergie totale dans un bâtiment, avec des pointes à 50 % lors de pics d'utilisation.

Tout un panel de raffinements technologiques

Pierre-Yves Tinel, le directeur Construction Neuves Ouest chez Otis, déclare : "Nous sommes fiers de contribuer à ce projet d'habitat social et écologique et d'y déployer notre premier ascenseur à énergie solaire en France, qui sort directement de notre usine de Gien (Loiret)". La marque avance que son modèle GeN2 Switch ne consomme que 500 Wh - soit moins qu'un micro-onde - lorsqu'il est en service, et moins qu'une ampoule lorsqu'il est en veille, grâce à un mode d'auto-extinction lors des phases de non utilisation. L'éclairage est assuré par des LEDs qui réduisent également la consommation énergétique par rapport à des tubes fluorescents classiques. Outre ces avancées, l'ascenseur utilise également une technologie de courroie plate composée de torons d'acier gainés de polyuréthane qui offre un meilleur rendement énergétique et une plus grande compacité. Cette dernière autorise l'emploi d'une poulie de diamètre réduit, et donc d'une machinerie plus petite que les machines traditionnelles avec réducteur, libérant encore de l'espace dans la gaine d'ascenseur. "La batterie a été elle-même pensée dans une logique de développement durable, étant composée à 97 % de matériaux recyclés", précise la société. Otis insiste sur la durabilité de son engin, assurant que l'ensemble a été conçu en prenant en compte la fin de vie de l'équipement. "En fait, 95 % des matériaux utilisés dans les ascenseurs GeN2 sont recyclables. Cela inclut les courroies plates en acier gainé (…) [pour lesquelles] Otis a noué des partenariats rigoureux avec ses fournisseurs afin d'organiser des programmes de recyclage spécifique".

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