Un nouveau parc photovoltaïque de 36 hectares a été inauguré, jeudi dernier, sur le plateau des Mées, dans les Alpes-de-Haute-Provence. La commune doit à terme accueillir quelque 200 hectares de panneaux solaires.

La lavande, l'huile d'olive et désormais le photovoltaïque sont des spécialités des Mées, commune de 3.600 habitants située à quelques kilomètres d'Aix-en-Provence. En effet, 79.000 modules installés sur 36 hectares de terrains font de cette centrale photovoltaïque, édifiée par le constructeur et exploitant belge Enfinity, l'un des premiers «parcs photovoltaïques de France», souligne Raymond Philippe, maire des Mées.
La structure qui s'étend sur 10% de la superficie totale du plateau est divisée en deux parcs, l'un de 12 hectares l'autre de 24. Ils génèrent à eux deux pas moins de 18,2 MWc, pour une production annuelle de 26 millions de kWh, permettant d'alimenter en électricité 8.700 foyers.

 

De plus, les panneaux s'intègrent parfaitement à leur environnement, n'offrent aucune pollution visuelle pour le village des Mées, et se marient complètement avec les champs de lavandes autour. Enfinity, dans un souci de préservation de la faune et la flore, a semé des plantes mellifères, dont raffolent les insectes et les oiseaux de la région, en dessous des panneaux.

 

Situé à 800 mètres de hauteur le plateau bénéficie d'«un ensoleillement remarquable» mais aussi «d'une température en-dessous de celle que l'on trouverait en bord de mer, car plus la température augmente, plus le rendement des panneaux baisse», souligne Etienne Grodard, directeur d'Enfinity France.

 

Un projet semé d'embûches
Le plateau laissé depuis longtemps à l'abandon, les agriculteurs de lavande sont allés proposer un projet photovoltaïque pour ces parcelles de terrains inutilisables pour l'agriculture. Le projet accepté par la mairie et le conseil général a été lancé par « EcoDelta », puis racheté, suite à des problèmes de financement, en janvier 2010, par Enfinity. Le projet n'arrivera à son terme difficilement qu'un an après, suite a des recours de la part de mouvements écologiques, et autre moratoire instauré par l'Etat. Toutefois, « aucun habitant de la commune des Mées ne s'est plaint du projet », précise Raymond Phillippe, maire des Mées depuis 40 ans.

 

Pour les énergies renouvelables, ce type de «blocage » devient une habitude dans le Sud de la France, lieu pourtant idéal pour le photovoltaïque. «La politique française bloque le Mix Energétique, comme à une époque la téléphonie française au profit de France Telecom. A l'époque, les nouveaux sont arrivés et se sont battus, nous devons faire pareil», explique Marc Maionchi, Developpement Manager de Enfinity.

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Entre les panneaux et la lavande

Les mées
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Le site est non-visible du village, ou même d'une quelconque habitation située aux alentours. Le parc s'intègre complètement à son environnement.

Le Pdg d'Enfinity, le maire de Mées et le président du conseil général inaugurent la centrale

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« Ce n'est pas seulement une énergie renouvelable, c'est aussi une filière durable que nous sommes en train d'installer », a plaidé Jean-Louis Bianco, le président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence.

Vue de côté des panneaux photovoltaïques

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Les panneaux épousent la forme du terrain, à l'instar de ses voisins - les champs de lavande - reproduisant ainsi une vague gigantesque sur le plateau de Puimichel.

Pieu battu

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Dans un souci de respect de l'environnement, les panneaux photovoltaïques sont intégrés via un système dépourvu de fondation en béton dit de «pieu battu». De plus, l'intégralité du panneau solaire et des produits inhérents à ce type de structure (câble, etc…) est complètement recyclable.

Boîte de jonction

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L'ensemble des 21 panneaux côte à côte, appelés « string », est relié à une boîte de jonction permettant le bon fonctionnement de la structure. La boîte de jonction est reliée à un onduleur atteignant jusqu'à 1.500 kW/h/an, en période « Mars-Avril », explique un des membres d'Enfinity.

Paysage photovoltaïque

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"L'intégralité du bilan carbone sera neutralisée d'ici à deux ans et les panneaux seront recyclés d'ici à 20 ans, c'est leur durée de vie moyenne", souligne Etienne Grodard, directeur d'Enfinity France.

Vue aérienne, avant la construction

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La centrale d'Enfinity vient s'ajouter à plusieurs autres centrales construites sur les lieux depuis 2010, notamment par EcoDelta, SolaireDirect et Siemens. D'ici à la fin 2011, quelque 200 ha de panneaux, produisant environ 100 MW, devraient être en service. A ce stade, 60 MW sont produits.

Structure comprenant les onduleurs

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Les centrales ont été achetées par le fonds « Doric Solar Provence » et Enfinity, à l'origine de la construction et de la mise en service de ces centrales, en assure aujourd'hui l'exploitation et la maintenance.
Les installations, où sont implantés les onduleurs, sont à ciel ouvert, permettant ainsi de consommer beaucoup moins d'électricité pour la ventilation.

vue aérienne

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Pour que la centrale voit le jour, il a fallu un investissement de 70 millions d'euros, pour 8 mois de construction ainsi qu'une mobilisation de 350 personnes autour du projet.