Le préfet du Bas-Rhin a autorisé un forage de géothermie profonde dans la banlieue strasbourgeoise. Le projet alimentera un réseau de chaleur urbain et fera l'objet d'une surveillance particulière quant au risque de mouvement de terrain.

Electricité de Strasbourg (filiale d'EDF) pourra réaliser un forage de géothermie profonde à Illkirch-Graffenstaden afin d'alimenter un futur réseau de chaleur urbain et des installations industrielles. Un projet qui a fait l'objet d'une importante concertation citoyenne, "légitime au regard des enjeux", estime le préfet du Bas-Rhin. Le projet avait notamment nécessité une enquête publique, menée entre le 15 avril et le 18 mai 2015, qui avait entraîné le commissaire enquêteur à rendre un avis favorable. Puis le dossier avait été présenté au conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques du Bas-Rhin le 2 septembre suivant, qui a également émis un avis positif.

 

"Les craintes du public ont pu s'exprimer, et des réponses ont été apportées tout au long de la procédure d'instruction", a souligné Stéphane Fratacci, le préfet. Afin d'y répondre, Electricité de Strasbourg s'est engagé à informer régulièrement le grand public de l'avancement du projet. Et le préfet a décidé d'imposer à l'exploitant des "obligations techniques (…) afin de maîtriser le risque de micro-sismicité, de limiter et contrôler en permanence la pression d'injection de fluide". Un réseau de surveillance devra donc être installé et imposera l'arrêt des travaux si des modifications du sous-sol devaient survenir. "Des contrôles devront être effectués à toutes les étapes du forage, avant de poursuivre les opérations", a précisé le préfet. Le premier forage devrait être réalisé à l'été 2016.

 

L'Alsace, terre de géothermie profonde

 

Dans le même temps, Electricité de Strasbourg met la dernière main à un autre réseau de géothermie profonde, à Rittershoffen, à une quarantaine de kilomètres au nord de Strasbourg. L'ultime phase du projet est le déploiement de 15 km de canalisations, enterrées à 1,5 mètre de profondeur, jusqu'à Beinheim pour y alimenter l'usine Roquette Frères locale avec une eau à 170 °C. De quoi couvrir 25 % des besoins de chaleur de l'industrie "par une énergie renouvelable, non intermittente, non émettrice de CO2, sans pollution visuelle et sans nuisance en surface". La fin d'un chantier de 10 mois et d'un coût de près de 15 M€, qui a nécessité le franchissement de l'autoroute A35 et des voies SNCF par "fonçage" (sans création de tranchée). La mise en service technique est attendue pour la fin de l'année, pour une mise en exploitation commerciale au printemps prochain.

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