Le président de la Fédération du Bâtiment a indiqué ce mercredi que le recul de l'activité du secteur semble marquer une pause depuis mars 2010. Ainsi depuis cette date, le logement neuf s'inscrit en hausse par rapport à 2009, la construction non-résidentielle tend à se stabiliser et l'amélioration-entretien voit son rythme de recul se réduire. Quant à la TVA à 5,5% son sort reste incertain. Détails.

«La conjoncture, comme la météo de ce mois de juin, présente de forts contrastes. Sans être ni franchement mauvaise, ni franchement bonne, l'activité globale du secteur souffre de nombreux désordres, en particulier dans le secteur du non-résidentiel où la situation reste difficile. Pour le logement neuf, on note une embellie qui se poursuit depuis trois mois. Quant au segment de l'amélioration-entretien, on note une petite inflexion de tendance au 1er trimestre», a en effet, annoncé ce mercredi Didier Ridoret, président de la FFB.

 

Le recul de l'activité semble donc marquer une pause depuis le mois de mars 2010. Et depuis cette même date, le logement neuf s'inscrit en hausse par rapport à 2009, la construction non-résidentielle, tend à se stabiliser et l'amélioration-entretien voit son rythme de recul se réduire.

 

Des secteurs qui continuent de souffrir
Ainsi, pour le logement neuf, «on note une embellie par rapport au bas niveau de 2009», explique Didier Ridoret. Les chiffres annoncés par le ministère de l'écologie sur les cinq premiers mois de 2010, soit, en rythme annualisé, de 326.258 logements lancés, s'inscrivent dans le prolongement de 2009. Toutefois, sur les trois derniers mois, une inflexion à la hausse se dessine. En effet, toujours en rythme annualisé, l'estimation sur cette dernière période ressort à un peu plus de 365.000 ouvertures de chantier. Reste que l'annualisation du seul mois de mai donne un chiffre un peu moins encourageant, avec près de 337.000 mises en chantier de logements. Globalement, «il est donc malaisé de se prononcer sur la tendance 2010», ajoute le président de la FFB. C'est le schéma d'une stabilisation, voire d'un très léger rebond, qui émerge pour l'heure.
Pour la construction non-résidentielle «un moindre recul, mais une tendance fragile», note le président de la FFB. En effet, l'annualisation des cinq premiers mois de 2010 conduit, hors bâtiments agricoles, à un peu plus de 21 millions de m² mis en chantier. La poursuite du recul se confirme donc sur ce segment de marché qui affichait 23,2 millions de m² en 2009, «mais on s'éloigne du plus bas historique de 1997 qui était de 19,2 millions de m²», souligne Didier Ridoret.
Et quant à l'amélioration-entretien, en volume, l'activité au 1er trimestre 2010 s'inscrit en recul de 3% par rapport au même trimestre de 2009. C'est donc un tassement de tendance qui se dessinerait. Bien évidemment, cette très progressive amélioration reste encore à confirmer, même si elle s'avère conforme aux perspectives exprimées par les chefs d'entreprise du bâtiment interrogés par l'Insee.

 

Concernant l'emploi, le bâtiment a perdu en solde net d'environ 29.800 postes au 1er trimestre 2010 par rapport au même trimestre de 2009, soit un recul de 2,1%. Ce chiffre se traduit par une poursuite de la baisse des effectifs salariés avec -27.900 emplois, à un rythme comparable à celui relevé en moyenne pour 2009 qui était de -27.300. De plus, «on note une très légère amélioration en ce qui concerne l'intérim avec plus d'une centaine de postes en équivalents temps plein, tendance qui reste à confirmer», ajoute Didier Ridoret.

 

Dans ce contexte, la crainte principale concerne la capacité des entreprises du bâtiment à continuer à faire pour Didier Ridoret «le dos rond». Alors qu'elles ont fait tout leur possible pour maintenir l'emploi, qu'elles ont souffert d'une réduction de leurs délais de paiement fournisseurs sans véritable contrepartie du côté des délais de paiement clients, leur trésorerie est à la peine depuis près de deux ans.

 

Quel sort pour la TVA ?
Concernant la TVA «c'est bien ma principale occupation», souligne le président, et «j'ai l'impression qu'on joue beaucoup avec nos nerfs», s'est insurgé ce dernier. «Je dis cela car je pensais que les choses devaient bien se passer et j'étais assez serein sur ce dispositif, mais depuis plusieurs semaines j'entends que ce dispositif sera maintenu et depuis quelques jours, nous avons eu des déclarations qui étaient pour le moins ambigües et surprenantes», s'est expliqué le président de la FFB. Il a ensuite abordé l'idée «saugrenue» d'appliquer une TVA différente sur les matériaux utilisés et sur la main d'œuvre. «Si cette dernière était appliquée, ce serait catastrophique pour la lisibilité d'un chef d'entreprise», a souligné Didier Ridoret.
A noter que ce dispositif mis en septembre 1999, a fait ses preuves et a engendré 70.000 emplois dans les deux ans qui ont suivi sa mise en œuvre. «Si demain nous modifions cette mesure, nous perdons ces emplois», a conclu le président.

 


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