RENOVATION. L'architecte Elodie Bonnet livre ici une réalisation originale. Un studio dont la vie s'organise autour d'un imposant meuble cloison rouge cachant de nombreuses fonctionnalités. Retour en images sur un projet atypique plein de surprises...

"La boîte de Pandore". Tel est le nom choisi par Elodie Bonnet pour designer sa réalisation, ou plutôt pour désigner l'élément qui la rend atypique. "Ce terme correspond bien au meuble que j'ai dessiné. Il est comme la boîte de Pandore dans le sens où, comme elle, il cache bien son jeu. Lorsqu'on le voit, on ne sait pas du tout ce qu'il renferme et l'on est souvent loin de se douter qu'il abrite autant de fonctionnalités", commente l'architecte.

La suite de l'article et plus de photos en pages suivantes.


Fiche technique
Localisation : Bordeaux, Gironde
Programme : création d'un studio en lieu et place d'une chambre intégrée à une habitation
Année de réalisation : 2013
Durée des travaux : 4 mois
Surface : 20 m2
Budget : 38.000 euros HT

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Un studio qui se démarque

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Tout est parti de la demande de la propriétaire. Souhaitant transformer une chambre de 20 m2 située au rez-de-chaussée d'une habitation typique du centre-ville de Bordeaux en un studio à louer, elle avait expressément demandé à l'architecte de donner aux lieux un caractère atypique. "Elle voulait quelque chose qui se démarque, un projet qui sorte du lot", raconte Elodie Bonnet.

 

Ici, une photo de la chambre avant travaux. Toutes les cloisons ont été abattues pour obtenir une boîte vide.

Studio côté chambre

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Ici, une vue du studio côté chambre. La pièce se révèle lumineuse grâce à la présence de plusieurs grandes fenêtres donnant directement sur le rue.

 

A noter que le mur en pierre a été ravalé à l'intérieur et à l'extérieur.

Studio côté salle de bains

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Le meuble cloison est venu se positionner juste devant la salle de bains, la cachant complètement des regards.

 

A noter que le sol de la salle de bains en carrelage a été conservé ainsi que le parquet côté chambre.

Une "boîte dans la boîte"

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Conçu comme une véritable "boîte dans la boîte", le meuble, qui vient se positionner en plein milieu du studio, renferme toutes les fonctionnalités d'une habitation. "L'idée est de mettre un maximum d'éléments fonctionnels dans un minium d'espace", indique Elodie Bonnet. Il départage ainsi la salle de bains de la chambre. D'ailleurs, l'une des parties de la cloison est en réalité une porte qui permet le passage de l'une à l'autre des pièces.

Une façade homogène

Gilles Sage
Gilles Sage © Gilles Sage
Tous les éléments sont cachés derrière des portes rouges. Ces portes forment une façade homogène rendue dynamique par la présence de lignes noires qui créent un quadrillage rectiligne.

Un quadrillage noir parfaitement géométrique

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
"Ces lignes ont été difficiles à créer sur le plan technique, confie Elodie Bonnet. Il s'agit de faire croire qu'il y a un joint creux alors qu'en réalité il n'y en a pas. Pour y parvenir, nous avons réalisé une entaille sur chaque panneau de bois".

Façade mouvante

Gilles Sage
Gilles Sage © Gilles Sage
La façade se métamorphose en fonction des besoins des utilisateurs : tantôt elle se déploie, tantôt au contraire, elle se replie pour ne laisser voir qu'une façade uniforme.

Des espaces de vie à découvrir...

Gilles Sage
Gilles Sage © Gilles Sage
Les portes supérieures et inférieures cachent des placards, celles du milieu de véritables espaces de vie : une cuisine, à droite et un coin repas, à gauche.

Une adaptation parfaite aux besoins

Gilles Sage
Gilles Sage © Gilles Sage
Montée sur vérins, la porte de l'espace cuisine se lève tandis que celle du coin repas s'abaisse pour servir de table de repas. Les deux espaces n'apparaissent ainsi que lorsque les occupants du studio en ont besoin.

Un meuble complexe à élaborer

Gilles Sage
Gilles Sage © Gilles Sage
Constitué de panneaux de bois agglomérés dimensionnés en fonction de besoins précis et devant pouvoir s'ouvrir et se refermer, le meuble a été complexe à élaborer. L'architecte Elodie Bonnet a d'ailleurs travaillé sur plan, puis sur maquette pour fournir aux ébénistes.

 

Ici, le meuble en configuration "cuisine" et "coin repas".

Préfabrication en atelier

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Pour simplifier le chantier, le meuble a été pré-fabriqué en atelier puis acheminé au studio sous la forme de modules.

Des modules pré-montés à assembler

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Pré-montés en atelier, les meubles ont simplement été assemblés sur place.

Une mini-cuisine bien équipée

Gilles Sage
Gilles Sage © Gilles Sage
La niche cuisine abrite l'équipement traditionnel d'un studio : un petit évier et une plaque de cuisson, le tout surmonté d'un point de lumière. Une poubelle trouve sa place juste en dessous et un réfrigérateur se dissimule dans le placard situé à l'extrême droite. Au-dessus de lui, le chauffe-eau.

Un meuble inspiré de l'oeuvre de Mondrian

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Pour distinguer les espaces de vie des rangements et apporter de la dynamique au studio, Elodie Bonnet a décidé d'utiliser la couleur : un jaune vif, identique à celui des tableaux de Piet Mondrian. "L'œuvre de Mondrian m'a beaucoup inspirée. Toute la façade de mon meuble s'en inspire", révèle-t-elle. Le même jaune donc, mais aussi les mêmes lignes noires rectilignes et, bien sûr, le rouge vif de la façade.

Belle hauteur sous plafond valorisée

Elodie Bonnet
Elodie Bonnet © Elodie Bonnet
Pour éviter un effet trop étouffant, Elodie Bonnet a veillé à ce que le meuble ne monte pas jusqu'au plafond. Il ne fait donc que 2,40 mètres de haut sur une largeur de 4,22 mètres. "Le studio a la chance d'avoir une très belle hauteur sous plafond - 2,90 mètres -, il était donc important de la valoriser", explique l'architecte.

Un meuble qui cache bien son jeu

Gilles Sage
Gilles Sage © Gilles Sage
Au final, lorsque l'on pénètre dans le studio, l'on pourrait croire qu'il ne comporte qu'une pièce : la chambre. Le meuble cloison cache vraiment bien son jeu. Il réussit à tromper son monde, à la plus grande satisfaction de la propriétaire et de l'architecte !