EXPERIMENTATION. Engie poursuit le déploiement de la technologie de film photovoltaïque organique mise au point chez Heliatek, cette fois en l'installant sur la toiture d'un collège à La Rochelle (Charente-Maritime). Le résultat : une centrale solaire de 530 m² capable de couvrir 20 % des besoins de l'établissement, discrète et légère.

Le géant de l'énergie accélère dans le photovoltaïque organique. Après avoir équipé ses bâtiments de Linkebeek (Belgique) de films solaires sur ses façades et vitrages, Engie inaugure ce mercredi 15 novembre une centrale de toiture particulière à La Rochelle. Il s'agit d'une installation de 530 m² de film photovoltaïque (OPV) "HeliaSol", collée sur le toit du collège Pierre Mendès-France. Une initiative qui rentre dans le cadre d'un appel à projets lancé par le département de la Charente-Maritime pour doter 600.000 m² de surfaces solaires en quelques années.

 

La solution technique apportée par Heliatek se révèle légère (1 kg/m² soit 95 % de moins que des modules classiques), discrète et performante, puisque la surface recouverte produira environ 23,8 MWh de courant par an. Une quantité d'électricité suffisante pour couvrir 20 % des besoins du collège. L'avantage de cette centrale est qu'elle a été mise en œuvre rapidement, sans nécessité de renfort de structure ni de préparation particulière, par une équipe réduite. Et la surépaisseur sur la toiture acier n'est que de 1 mm.

 

Collège Mendès-France (La Rochelle)
Collège Mendès-France (La Rochelle) © Engie - Heliatek

 

Engie investit pour démontrer la pertinence de l'OPV

 

Isabelle Kocher, directeur général d'Engie, explique : "La moitié de la consommation énergétique provient du secteur du bâtiment. Pour eux, l'énergie solaire représente de plus en plus une opportunité et, grâce aux technologies d'OPV, des bâtiments qui ne pouvaient pas bénéficier des avantages du photovoltaïques pourront y accéder". L'installation expérimentale de La Rochelle, entièrement financée par l'énergéticien, n'est donc que l'avant-garde d'un déploiement de plus grande ampleur. D'autant que le film peut être posé sur tout un panel de matériaux (aluminium, verre, polycarbonate, acier, béton) et prendre une grande variété de formes, de dimensions et même de teintes, avec des nuances oscillant entre le bleu, le vert et le gris.

 

Thibaud Le Seguillon, directeur général d'Heliatek, renchérit : "Grâce à la technologie HeliaSol, les structures légères qui ne peuvent pas être équipées de panneaux photovoltaïques classiques vont pouvoir produire de l'électricité verte. Le collège Mendès-France va ainsi réduire son empreinte carbone et contribuer à une production d'énergie plus écologique". L'entreprise revendique en effet un très faible impact avec seulement 20 grammes de CO2/kWh produit en raison de la finesse du film (1 gramme de matière organique par m²). Elle insiste également sur l'absence de substances toxiques et de métaux lourds dans sa technologie, contrairement aux capteurs solaires classiques. Heliatek annonce un rendement expérimental record de 13,2 % pour son OPV mais reste discrète sur les possibilités de recyclage du film ou sur sa durée de vie effective. Une usine de production, d'échelle industrielle, est en cours de construction à Dresde (Allemagne). Elle devrait permettre à la société de commercialiser sa solution à la fin de 2018.

 

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