Après 15 années de bataille judiciaire, un centre de remise en forme de luxe, construit illégalement sur les hauteurs de Vallauris, va être démoli en novembre prochain. La mairie, avec l'aide du Conservatoire du littoral, souhaiterait racheter le terrain pour en faire un jardin public.

C'est sur le terrain d'un ancien fort militaire, dominant la rade de Cannes et les îles de Lérins, qu'avait poussé dans les années 1990 un vaste projet immobilier, jamais achevé, de plus de 17.000 m2 sur trois niveaux. Lundi, lors d'une conférence de presse, le préfet des Alpes-Maritimes Pierre Breuil a qualifié cette opération immobilière de «véritable massacre d'un site protégé», ajoutant que le permis de construire avait été «outrageusement violé».

Le coût des travaux de démolition (environ 300.000 euros) sera avancé par l'Etat et remboursable par l'actuel propriétaire du bâtiment, la SCI «Batterie California». Après la démolition, cette dernière reprendra la propriété du terrain que la mairie de Vallauris souhaite racheter avec l'aide du Conservatoire du littoral, pour en faire un jardin public.

En 1987, un promoteur originaire du Sud-Ouest, René Cros, avait obtenu de la mairie de Vallauris un permis de construire visant uniquement à réaménager en centre de remise en forme les souterrains et les salles existantes du fort, aucune construction supplémentaire n'étant autorisée. Revendus quelques mois après à un groupe de promotion immobilière à capitaux suédois, fortins et collines avaient été rasés pour laisser place à l'hôtel de luxe, resté au stade d'un squelette de béton.

Les premières plaintes des riverains, déposées en 1990, avaient permis la suspension des travaux et lancé une procédure judiciaire fleuve dont le dernier acte est intervenu le 24 août dernier avec l'ordonnance d'expulsion prononcée par le tribunal de grande instance de Grasse à l'encontre de la SCI Batterie California, actuel propriétaire du bâtiment.

Cette décision intervient trois ans après le rejet par la cour de cassation du pourvoi engagé par le promoteur contre l'arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence de novembre 2001 ordonnant la démolition du bâtiment. Cette affaire avait également vu la condamnation par le tribunal de Grasse d'un ancien sous-préfet de Grasse, de responsables de la direction départementale de l'équipement des Alpes-Maritimes, d'un ancien adjoint au maire de Vallauris.

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