Cascade Investment et la Fondation Bill & Melinda Gates ont déposé une plainte contre Urs Burkard, un membre du conseil d'administration de Sika, pour "manquement à ses obligations". Ces actionnaires lui reprochent son rôle dans la tentative de rapprochement avec le groupe français Saint-Gobain.

La guérilla judiciaire continue entre la famille Burkard - héritière de Sika - et les opposants au rapprochement avec Saint-Gobain. Dernier épisode en date, le dépôt d'une plainte auprès du juge de paix de Baar (canton de Zoug, Suisse) par Cascade Investment et la Fondation Bill & Melinda Gates à l'encontre d'Urs Burkard, membre du conseil d'administration de la société helvète. Les deux actionnaires (tous deux contrôlés par le fondateur de Microsoft) font état d'un manquement à ses obligations d'administrateur et demandent un remboursement à Sika des dépenses engagées en raison de ses actions et de sa tentative de cession. Ils se réservent également le droit de réclamer des paiements supplémentaires pour les préjudices causés et d'étendre la plainte à d'autres membres de la famille Burkard.

Une opposition résolue

Le fonds d'investissement et la fondation ont également adressé une lettre ouverte au président du conseil d'administration de Sika, Paul Hälg, lui aussi opposé au rapprochement avec Saint-Gobain, afin de lui réaffirmer leur soutien. Ils entendent s'opposer par tous les moyens possibles à cette opération "aussi longtemps qu'il le faudra, jusqu'à ce que la raison l'emporte et que la situation se résolve dans l'intérêt de Sika, de ses employés et clients et de tous ses actionnaires".

 

Rappelons que les héritiers, qui détiennent 16,1 % du capital et 52,4 % des droits de vote de Sika, se sont entendus avec Saint-Gobain pour céder leurs parts contre 2,6 milliards d'euros, sans en avoir référé aux autres membres du conseil d'administration, ni à la direction de l'entreprise. Une manœuvre qui permettrait au spécialiste français des matériaux de construction de prendre le contrôle de l'entreprise suisse sans passer par une coûteuse OPA sur les marchés. Les dirigeants qui n'ont pas été consultés, sont fermement opposés à cette fusion qui se ferait, selon eux, au détriment de Sika et de ses activités de mortier, doublonnées avec celles de Saint-Gobain. En de nombreuses occasions, Pierre-André de Chalendar, le p-dg français a pourtant tenté de rassurer les actionnaires et employés de l'entreprise suisse en expliquant ses intentions. Peine perdue semble-t-il.

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