Près de 28 000 personnes originaires de plus de 180 pays sont attendues au cours de ce forum qui se déroule du 15 au 22 mars 2009 à Sutluce, un quartier populaire sur la rive européenne d'Istanbul.

Articulé autour du thème Surmontons les divisions pour l'eau, ce forum mettra en lumière non seulement les carrefours géographiques entre l'Europe et l'Asie, le Moyen-Orient et l'Afrique, le Nord et le Sud, mais aussi les barrières conceptuelles qui existent entre les pratiques traditionnelles liées à l'eau et les techniques plus récentes, entre les riches et les pauvres, entre les régions développées et les pays en développement.
Ce thème a pour but d'améliorer la compréhension et l'échange d'information entre les utilisateurs de l'eau, les décideurs et les praticiens à l'échelle locale, régionale et internationale, essentielles à la résolution des problèmes liés à l'eau.
Ce forum constitue également une occasion de discuter et de faire avancer les mesures adoptées en vue d'atteindre, d'ici à 2015, les objectifs du Millénaire pour le développement au chapitre de l'eau.

"L'eau n'est pas à vendre"

Mais ce forum est contesté par plusieurs plateformes d'associations, qui l'accusent de représenter les intérêts des entreprises du secteur de l'eau au détriment des intérêts des citoyens.
Il s'est donc ouvert ce dimanche avec une mise en garde contre des pratiques "inconséquentes" telles que les consommations "extravagantes" ou les gaspillages qui contribuent à une hausse vertigineuse de la demande.

 

"Nos comportements sont de plus en plus déraisonnables et inconséquents", a averti, lors de la cérémonie d'ouverture, le français Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l'eau, organisateur de l'événement. Il a également expliqué qu'accroître indéfiniment l'offre en eau coûte beaucoup plus cher aujourd'hui dans un contexte d'évolution climatique et de crise financière et que cela met en péril le milieu naturel.
"Nous sommes responsables des agressions commises contre l'eau, responsables de ces évolutions du climat qui viennent s'ajouter aux changements globaux, responsables des tensions qui réduisent la disponibilité des masses d'eau douce indispensables à la survie de l'humanité", a-t-il enfin lancé.

 

En marge de cette conférence mondiale, la police stambouliote a dispersé lundi matin, et par la force, un groupe d'environ 300 manifestants qui tentaient d'approcher des bâtiments accueillant les participants, a constaté un photographe de l'AFP.
Une unité anti-émeute de la police, secondée par un blindé muni d'une lance d'arrosage, a fait usage de gaz lacrymogènes et chargé les manifestants, réunis à l'appel de syndicats, associations et partis de gauche et écologistes, pour leur interdire l'accès aux forum.
Les manifestants scandaient des slogans tels que "l'eau, c'est le peuple, c'est la vie, elle n'est pas à vendre".

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