Le tribunal correctionnel de Bonneville a rendu mercredi son jugement sur l’affaire de l’incendie dans le tunnel du Mont Blanc qui avait fait 39 morts le 24 mars 1999. Gérard Roncoli, responsable français de la sécurité du tunnel transalpin, a été condamné à 30 mois de prison dont six mois ferme.

Au terme de 57 jours d'audience, les faits «ne comportent plus de zone d'ombre» et l'on peut en tirer la conclusion que «cette catastrophe pouvait être évitée», a déclaré le président du tribunal, Renaud Le Breton de Vannoise, avant de prononcer mercredi le jugement.
Sur les seize personnes prévenues, treize condamnations ont été prononcées. Les peines vont de quatre mois à deux ans de prison avec sursis et les amendes de 1.500 à 15.000 euros à l'encontre personnes physiques. Quant aux personnes morales condamnées, elles devront chacune payer entre 50.000 et 150.000 euros d'amende.

Ainsi, Gérard Roncoli, responsable français de la sécurité du tunnel transalpin, a été condamné à 30 mois de prison dont six mois ferme, alors que le procureur de la République avait requis une peine de trois ans de prison avec sursis et 12.000 euros d’amende.
D’autre part, Rémy Chardon, ancien président de la société française du tunnel du Mont-Blanc (ATMB), a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende (contre une peine requise par le parquet de deux ans de prison avec sursis et de 30.000 euros d'amende). Gilbert Degrave, le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie du tunnel du Mont-Blanc, a été condamné à 4 mois de prison avec sursis, et Michel Charlet, maire de Chamonix, à 6 mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende (contre une peine requise par le procureur de huit mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende).
Conformément à la demande du procureur, le tribunal a prononcé la relaxe de Volvo, constructeur du camion en feu, de Charles Salzmann, ex-président de la société concessionnaire française du tunnel, et de Jean-Claude Gaime, directeur de la sécurité civile de Haute-Savoie, tous deux cités par les parties civiles.
Parmi les personnes morales, la SITMB (Société italienne du tunnel du Mont-Blanc), société concessionnaire italienne, a été condamnée à 150.000 euros d’amende contre les 70.000 € requis. L’ATMB (Autoroute et tunnel du Mont-Blanc), société concessionnaire française du tunnel, devra verser 100.000 euros d’amende (contre les 70.000 euros requis), tandis que la SGTMB (Société de gestion du tunnel du Mont-Blanc) a été condamnée à 50.000 euros d’amende (contre les 30.000€ requis).

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