Dans un contexte économique fragilisé, la dernière étude de KPMG, réalisée auprès de 3.156 entreprises du bâtiment de moins de 50 salariés confirme pour la première fois depuis 2009 une "décroissance" notamment pour les trois secteurs clés du bâtiment. Découvrez lesquels.

D'après l'étude de KPMG, réalisé auprès de 3.156 entreprises de moins de 50 salariés, le ralentissement du marché se confirme sur presque tous les segments d'activités pour la première fois depuis de nombreuses années.

 

"Depuis 2009, année de décrochage de la croissance pour les quatre secteurs clés du bâtiment : gros œuvre, aménagements/finitions, couverture-plomberie/sanitaire-électricité et menuiserie-serrurerie, le taux d'activité n'a cessé de ralentir pour aboutir fin 2013 à une nette décroissance", insiste l'étude.

 

Ainsi, en 2013, KPMG comptabilise une chute d'activité de 1,45% dans la menuiserie/serrurerie, de 1,18% dans le gros oeuvre et de 1,02% dans la couverture-plomberie/sanitaire-électricité. Par conséquent, le seul segment d'activité à afficher un rebond de croissance est celui de l'aménagement/finitions (+0,61% en 2013).

Les marges de la couverture-plomberie-chauffage comprimées

Dans ce contexte économique fragilisé, les entreprises sondées par KPMG réussissent à tenir leurs coûts, et ce faisant à maintenir le niveau de marge qui était le leur.

 

En détail, le taux de résultat net, pour les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés, varie de 1,5 à 2,2 %. "Et pour les entités fiscalisées à l'impôt sur le revenu, il s'est situé entre 9 et 15 % selon les secteurs d'activités", ajoute l'étude. Il est à noter que, de tous les marchés, c'est celui de la couverture-plomberie/sanitaire-électricité qui a perdu le plus de marge depuis le début de la crise, en 2009 : plus de deux points en moins.

 

"Dans cette situation, l'autonomie financière est restée stable quel que soit le secteur d'activité, démontrant la volonté des dirigeants à rester autonome financièrement afin d'optimiser leurs prises de décisions", complète l'étude.

 

D'ailleurs, "la stabilité des prix de certains matériaux (acier, dérivés pétroliers, agrégats, etc.) ainsi que la gestion des matériaux sur les chantiers ont favorisé le maintien des marges", souligne KPMG. Les entreprises ont également tenu leurs dépenses de main d'oeuvre, qui sont restées quasiment stables sur les années 2012 et 2013.

 

Quant à la productivité des salariés, elle est visiblement parvenue à son maximum. "Si la production individuelle augmente encore, la qualité de la production et la sécurité du personnel sur les chantiers pourraient être impactées, au détriment de la satisfaction des clients", explique Annie Chauzu, associée KPMG et responsable du réseau entrepreneurs du bâtiment.

Les piliers fondamentaux : la maîtrise des coûts de la main d'œuvre et pilotage des chantiers

"Si la croissance du secteur du bâtiment n'est plus au rendez-vous, la maîtrise des coûts de la main d'œuvre, le pilotage et la gestion des chantiers restent les piliers fondamentaux de la résistance économique préservant encore la structure financière, conclut KPMG. Face aux évolutions économiques, les décisions de chefs d'entreprise devront mettre en avant celles qui leur permettront structurellement de s'adapter au marché, à leur profession, à la législation et à la reconnaissance de la qualité produite, via le RGE par exemple."

 

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