Trois groupes se partageant le marché roumain du ciment - le français Lafarge, l'allemand Heidelberger et le suisse Holcim - sont accusés d'avoir artificiellement réduit la production pour augmenter leurs prix.

Lafarge, Holcim et Heidelberger, qui contrôlent chacun environ un tiers du marché du ciment en Roumanie, ont fait l'objet d'un rapport interministériel indiquant que les trois cimentiers auraient "simultanément augmenté le prix du ciment vendu en Roumanie, en dépit du fait que l'offre a toujours été supérieure à la demande".

Le ciment aurait ainsi été vendu 80 dollars la tonne sur le marché intérieur, alors qu'il est beaucoup moins cher dans la plupart des pays d'Europe centrale et de l'est, où il varie autour de 55-60 dollars la tonne, selon le rapport.
En revanche, indique le gouvernement, le prix du ciment exporté à continuellement baissé ces dernières années, se montant à 24 dollars la tonne en juin, soit "un niveau inférieur aux coûts de production", qui sont d'environ 48 dollars la tonne.

Le rapport précise qu'une enquête doit être ouverte par le régulateur roumain de la concurrence pour déterminer si les trois cimentiers ont volontairement maintenu des prix constants en limitant la production.

Ces accusations ont aussitôt été contestés par l'association du patronat, CIROM, qui a assuré qu'il n'y avait "aucun argument" pour étayer ces accusations.
"Le fait que les prix du ciment ne diffèrent pas d'un producteur à l'autre n'est pas le résultat d'une entente préalable mais le fruit de la libre concurrence", a indiqué le président de CIROM, Mihai Rohan, dans un communiqué transmis à l'AFP.
De son côté, une porte-parole de Lafarge a déclaré qu' "aucun accord sur le prix du ciment n'a été conclu en Roumanie".

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