Le Conseil de Paris a adopté mardi le triplement de la surtaxe sur les résidences secondaires pour lutter contre les logements vides. L'opposition municipale a dénoncé un "matraquage fiscal" et la Fnaim Grand Paris, une mesure "témoignant de la méconnaissance de la réalité du marché et des propriétaires."

Approuvé par le Conseil de Paris ce mardi 31 janvier, le triplement de la surtaxe pour les résidences secondaires sera appliqué dès cette année dans la Capitale, une mesure qui pourrait rapporter, selon les estimations de la ville, près de 43 millions d'euros.

 

"Personne ne peut accepter que nous ayons autant de logements vides à Paris, alors que nous avons tant besoin de logements pour les familles" a déclaré Ian Brossat, l'adjoint au logement à la Mairie de Paris. Parmi les objectifs affichés, outre la chasse aux logements vides, la lutte contre le nombre grandissant des meublés touristiques type airbnb, qui raréfient l'offre locative traditionnelle.

 


La hausse maximum prévue

 

La surtaxe sur ces logements passera ainsi de 20% à 60% dans les zones tendues, la hausse maximum prévue par cette mesure rendue possible lors du vote du budget 2017 à l'Assemblée nationale. Les Républicains siégeant au Conseil de Paris ont dénoncé un "matraquage fiscal" et ont voté contre, tandis que socialistes, écologistes et Parti de gauche ont voté pour.

 

De son côté, la Fnaim du Grand Paris a dénoncé dans un communiqué une mesure "inadaptée" et "improductive". "Les locataires et acquéreurs Parisiens se voient une fois de plus face à une mesure inadaptée qui n'offre aucune solution concrète et pérenne pour les loger. Jusqu'où ira-t-on avec ces mesures inconséquentes décidées sans aucune concertation avec les acteurs concernés ?"

 

Didier Camandona, président de la FNAIM du Grand Paris, souligne dans ce communiqué que "Disposer d'un pied-à-terre à Paris peut souvent résulter d'une nécessité" et que les propriétaires de résidences secondaires peuvent être des étrangers, mais aussi des retraités, ou d'anciens Parisiens qui gardent un pied à terre pour leurs séjours dans la capitale, ou des couples dont l'un des conjoints travaille en province et l'autre à Paris "(…) Ce sont précisément ces petits propriétaires, les plus fragiles, qui seront impactés, tandis que les investisseurs étrangers prendront la fuite", ajoute-t-il.

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