Un impressionnant trou de 6 mètres de diamètre s'est formé dans une rue niçoise où sont menés les travaux de percement du tunnel d'une future ligne de tramway. Un incident qui n'a pas fait de blessé et qui n'aurait aucune incidence sur les immeubles attenants selon Laurent Carrère, le directeur du projet à la Métropole Nice-Côte d'Azur, qui a répondu à nos questions.

Plus de peur que de mal hier à Nice. Une portion de la rue de France, artère commerçante de l'Ouest de la ville, s'est subitement effondrée hier, 4 juillet 2017, en milieu d'après-midi. Un trou béant de 6 mètres de diamètre et au moins 1,5 mètre de profondeur s'est formé puis rempli d'eau boueuse rappelant la formation des "sink holes" dans les villes minières. Excepté qu'il n'y a pas de mine derrière la Promenade des Anglais. Le coupable ? Le tunnelier qui était en train de percer l'extrémité du tube de la future ligne 2 du tramway. Car, contrairement à la première ligne (orientée nord-sud), qui emprunte les rues niçoises sur l'ensemble de son tracé, cette seconde ligne (est-ouest) est en partie enterrée. Une décision qui avait fait polémique puisqu'elle multipliait les risques, notamment d'infiltration au niveau du cours du Paillon, et les coûts. Laurent Carrère, le directeur du projet Tramway à la Métropole, nous explique : "C'est un choix du fondateur de la ligne, afin que la vitesse commerciale soit plus élevée, sans perturbation liée aux croisements routiers et aux piétons. Car la ligne 2 est longue. L'autre intérêt est de limiter les impacts des travaux au Centre Ville. Malgré quelques événements, seules quatre zones en surface, correspondant aux quatre stations souterraines, le sont en ce moment, sur des longueurs de 100 mètres".

 

Rien d'inquiétant pour la Métropole

 

L'incident du mardi 4 juillet est survenu en quelques instants selon les témoins approchés par nos confrères de Nice Matin. Peu après 15h, un bruit sourd et persistant s'est fait entendre, puis le bitume s'est affaissé en quelques minutes, laissant le temps aux ouvriers de l'entreprise de sécuriser les lieux avant l'effondrement. "L'anomalie a été détectée à temps", assure Laurent Carrère.
La Métropole de Nice-Côte d'Azur évoque dans un communiqué un "incident mineur qui n'a rien d'inquiétant". Une cavité préexistante aurait déstabilisé le tunnelier lors du percement, comme nous l'indique le directeur du projet Tram : "Était-ce un vide existant, un ancien réseau abandonné ou mal comblé ? En tout cas ce vide était franc et ne faisait que quelques mètres, ce qui explique qu'il n'avait pas été détecté lors des sondages. Et il n'y a pas eu de tassement des immeubles, ni de mouvement des trottoirs ".

 

L'axe routier, immédiatement fermé à la circulation, devrait le rester pendant quelques jours, le temps de procéder à des travaux de rebouchage par injection de béton et à des vérifications quant à leur solidité. Les ouvriers étaient à l'œuvre à peine deux heures après l'incident. Le tunnelier à pression de boue, situé 16 mètres plus profondément, devrait vite reprendre sa besogne pour émerger au bout de la rue, d'ici à la fin du mois de juillet. "Ce retard d'un jour ou deux n'aura aucun impact sur le chantier. 120 mètres restent à faire, le tunnelier arrivera dans un puits avec 10 mètres de couverture résiduelle. L'ouvrage de transition avec trémie de raccordement est déjà réalisé". Une fois le tunnel creusé, les stations devront encore être vidées puis équipées tandis que le tube recevra du béton pour pouvoir y poser les voies, à partir du mois de février 2018.

 

Il n'en reste pas moins que cet incident est le plus impressionnant, mais pas le premier, sur ce chantier d'ampleur. Des affaissements de chaussée et des lézardes étaient déjà apparus en amont, du côté des boulevards Victor Hugo et… Dubouchage. Un nom prédestiné ?

 

 

Tracé de la ligne 2 du tramway de Nice
Tracé de la ligne 2 du tramway de Nice © Métropole Nice-Côte d'Azur

 

La ligne 2 du tramway de Nice :
11,3 km de tracé dont 3,2 km en tunnel
20 stations dont 4 souterraines
Création d'un pôle multimodal (tram, bus, train, avion, voiture, vélo) à l'Arénas
Moins de 30 minutes entre le port et l'aéroport ou le centre administratif départemental
4 minutes entre chaque tramway
260.000 personnes potentiellement desservies
140.000 voyageurs par jour attendus
2.400 nouveaux arbres plantés sur le tracé
Baisse attendue du trafic routier de 20.000 voitures (-5,3 %)
Extensions prévues vers l'éco-vallée plaine du Var jusqu'au stade Allianz Riviera et vers Saint-Laurent du Var

actionclactionfp