Le nombre de redressements pour travail dissimulé a bondi de 25% entre 2013 et 2014, représentant désormais 401 millions d'euros, a dévoilé le dernier bilan des Urssaf. Le secteur du BTP est toujours en première ligne, avec une fréquence de fraude de 13.7%.

Certaines pratiques ont la vie dure. C'est le cas du travail illégal, qui sévit particulièrement dans le secteur du BTP. Le dernier bilan des Urssaf, dévoilé ce mardi 26 mai dans le journal Les Echos, fait état d'un secteur d'activité toujours dans la ligne de mire des contrôleurs de l'Etat.

 

En effet, la fraude pour travail dissimulé en France est un véritable fléau auquel s'est attaqué le gouvernement. Selon l'Urssaf, les redressements ont décuplé en dix ans, pour atteindre 401 M€ en 2014. Notons au passage, un bond de 25% par rapport à l'année précédente (320 M€). Pour autant, cela ne signifie pas que la moralité des entreprises a baissé, puisque, souligne le rapport, le ciblage des Urssaf s'améliore, le taux de redressement des entreprises contrôlées passant de 79 à 82% en 2014. Et sur le terrain, les enquêteurs sont toujours aussi présents, avec un nombre de 200 en permanence sur un total de 1.500 inspecteurs. Une présence qui va aller grandissante, avec le plan lancé par le ministère du Travail de travailler conjointement avec les services des douanes et de gendarmerie, afin de viser les 30.000 opérations cette année.

 

Certaines régions françaises sont plus exemplaires que d'autres, souligne Le Figaro. L'Ile-de-France laisse cette année sa place de région la plus touchée par la fraude au profit de l'Est (Franche-Comté, Bourgogne, Rhône-Alpes). Touchée à 17,9% en 2013, la fraude y représente désormais 34,3%. L'Ouest (Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine) prend la deuxième position avec 33,3% et l'Ile-de-France la troisième place (32,5%). Le Nord-Est (Champagne-Ardenne, Alsace, Lorraine) et le Nord ( Nord-Pas-de-Calais, Picardie) sont les plus exemplaires, avec 17,9% et 12,5%.

Des moyens renforcés dans le bâtiment

Selon une étude sur le gardiennage issue d'un rapport de l'Acoss (organisme qui chapeaute les Urssaf), montre que la fréquence de fraude est de 13.7% dans le BTP, soit deux fois plus élevée qu'en 2013.

 

Ce secteur, où la distorsion de concurrence est la plus forte, a entrepris d'employer de gros moyens pour lutter contre le travail illégal : carte d'identité professionnelle, contrôles et sanctions renforcés.

 


A NOTER
Retrouvez dès ce mercredi 27 mai 2015, notre newsletter FOCUS spécial Travail illégal, avec :
- Interview exclusive de François Rebsamen, ministre du Travail
- Un exemple de contrôle d'un chantier dans le Sud de la France
- Témoignage de la Capeb Rhône-Alpes et sa collaboration avec les détectives des chantiers

actionclactionfp