DECRYPTAGE. Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, se rendra en Autriche, Roumanie et Bulgarie du 23 au 25 août 2017 pour aborder avec ses homologues la révision de la directive européenne sur le travail détaché. Elle s'annonce comme l'un des dossiers épineux de la rentrée sur la scène européenne. Précisions.

Après sa rencontre en juin dernier avec les dirigeants des Etats des pays de l'Est -Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie-, hostiles à la révision de la directive européenne sur le travail détaché, Emmanuel Macron va effectuer un déplacement en Autriche, en Roumanie et en Bulgarie entre le 23 et le 25 août 2017.

 

 

"À Salzbourg, (Autriche), le 23 août, Emmanuel Macron rencontrera le chancelier autrichien Christian Kerl ainsi que les Premiers ministres tchèque et slovaque, Bohuslav Sobotka et Robert Fico", a précisé l'Elysée à l'AFP.

 

À Bucarest, le 24 août, le président français s'entretiendra avec son homologue, roumain Klaus Iohannis, et le Premier ministre, Mihai Tudose, avant de rejoindre dans la soirée Varna, port bulgare de la mer Noire. Il y retrouvera le lendemain le président et le chef du gouvernement bulgares, Roumen Radev et Boïko Borissov. En revanche, aucune rencontre n'est prévue avec les représentants de la Hongrie et de la Pologne, a confirmé l'Elysée.
Convaincre les dirigeants des pays du bloc de l'Est dans une démarche constructive
L'objectif est clair pour Emmanuel Macron : convaincre les dirigeants des pays du bloc de l'Est dans une démarche constructive à condition de ne pas se froisser avec ceux qui se font plus inflexibles.

 

En effet, au cours de ces derniers mois, le durcissement de la position française sur le sujet avait été observé comme un frein à l'aboutissement des discussions autour d'un accord commun.

 

La directive révisée, proposée en mars 2016, par la Commission européenne s'était heurtée au refus de onze pays européens, dont 10 d'Europe de l'Est, bloquant ainsi le processus. La Commission avait finalement décidé en juillet 2016 de ne pas tenir compte de ces objections et de de maintenir sa proposition.

 

"Ces trois pays -Autriche, Roumanie, Bulgarie- se montrent coopératifs, notamment sur le sujet du travail détaché"

 

"Ces trois pays -Autriche, Roumanie, Bulgarie- se montrent coopératifs, notamment sur le sujet du travail détaché, un thème que le président abordera dans tous ses entretiens", poursuit l'Élysée. Figurant parmi les pays, "les plus attachés à leur ancrage européen" et notamment à l'Europe de la Défense, les pays dont Emmanuel Macron va rencontrer les dirigeants "ont été plutôt ignorés" ces dernières décennies par la France, alors que l'Allemagne a beaucoup investi sur eux, observe une source de l'Elysée auprès de l'AFP.

 

Rappelons aussi qu'Emmanuel Macron et Angela Merkel avaient profité d'un Conseil des ministres franco-allemand, organisé à Paris, le 13 juillet 2017, pour marquer leur détermination en matière de lutte contre le détachement illégal de salariés dans l'Union européenne.

 

Ainsi, pour les deux partenaires, il s'agissait de "revenir à l'esprit initial du dispositif : concilier la liberté de prestation de services en Europe avec le respect des droits des salariés et des conditions de concurrence équitables", pouvait-on lire dans une déclaration commune.

 

Un compromis proposé à la rentrée par la présidence estonienne de l'Union européenne ?

 

 

A l'issue de sa tournée européenne, Emmanuel Macron, devrait aborder, le 28 août 2017, le sujet épineux de la révision de la directive européenne, au cours d'une rencontre avec les dirigeants allemand, italien et espagnol. Il rencontrera dans la foulée le Premier ministre néerlandais le 31 août 2017 à Paris.

 

Des entretiens qui ont lieu juste avant que la présidence estonienne de l'Union européenne proposer un compromis en septembre 2017, la dernière proposition de réforme de la directive ayant été jugée trop timide par la France. A suivre...

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