Les travaux des plus hautes tours de France devraient bientôt pouvoir démarrer, au grand soulagement du promoteur Hermitage, qui vient de déposer une plainte auprès du TGI de Paris réclamant quelque 8 millions d'euros aux locataires de "Vivre La Défense".

Cette fois, David n'aura pas vaincu Goliath ! En effet, dans l'affaire des tours Hermitage du quartier d'affaires de La Défense, l'Association de locataires « Vivre à La Défense » a été déboutée par le tribunal de grande instance de Paris, qui a jugé irrecevable le recours déposé contre le promoteur de l'opération, Groupe Hermitage, filiale française du russe Mirax, demandant l'annulation de la vente des immeubles des Damiers. Motif : l'action ne relèverait pas de l'objet social de l'Association. Cette dernière, en désaccord avec cette analyse, a formé un appel dès vendredi.

 

En outre, Hermitage a également porté plainte auprès de ce tribunal et réclamé 8 millions d'euros à l'association « pour le retard créé par [leurs] recours illégitimes », indique, dans un communiqué, Emin Iskenderov, le président du groupe Hermitage. « Des frais très importants sont engagés pour porter le projet qui ne peut être réalisé par la faute de l'association Vivre à La Défense que dans des conditions financièrement désavantageuses et difficiles », écrit Hermitage dans sa plainte dont l'AFP a eu connaissance. Si l'Association, dans un communiqué, confirme "qu'une action indemnitaire devant le TGI de Paris a été engagée dans l'espoir d'obtenir 8 M€ à titre de dommages-intérêts pour procédures prétendument abusives", elle souligne que "l'assignation ne date que de juillet 2011 et qu'aucune audience ne s'est encore tenue". De ce fait, elle s'interroge sur un jugement en condamnation déjà prononcé, et précise que "la décision dont se targue le groupe Hermitage n'a aucun caractère définitif" !

 

A la veille d'une enquête publique…
Le projet, qui fait partie du plan de relance de La Défense décidé en 2006, consiste en deux tours jumelles hautes de 323 mètres et dessinées par l'architecte britannique Norman Foster. Mais des locataires des immeubles des Damiers, situé à La Défense 1 à Courbevoie, ont déposé dès le départ des recours pour "défendre les intérêts collectifs de ses membres", allant jusqu'à refuser de déménager. A ce jour, seule une dizaine de locataires occupe toujours leur logement, tandis que, selon Hermitage, 178 familles ont été relogées en l'espace de deux ans et demi, « dans des conditions plus avantageuses qu'auparavant, tant en termes de superficie que de loyer », souligne le Groupe dans un communiqué.

 

Hermitage avait annoncé, en février dernier, le report à fin juin 2011 au lieu de fin 2010 du bouclage du financement bancaire de 700 M€, sur un total de 2 milliards d'euros, car il n'avait pas obtenu « la libération foncière de tous les terrains ». L'enquête publique sur le permis de construire doit débuter ce lundi 12 septembre...

actionclactionfp