MAQUETTE NUMERIQUE. Les hôpitaux, bâtiments de plus en plus complexes, comptent bien profiter de toutes les solutions offertes par les nouvelles technologies. Mais l'un des outils les plus attendus, encore "en friche", est celui du Bim exploitation. Éclairage avec Jacques Roos, président d'Ingénieurs hospitaliers de France (IHF).

Parmi les acteurs à être le plus intéressés par les progrès rendus possibles par la maquette numérique, se trouvent probablement les hôpitaux. C'est pourquoi ce sujet a été l'un de ceux abordés lors des Journées d'études et de formation des ingénieurs hospitaliers de France (IHF), qui se sont tenues à Paris du 14 au 16 juin 2017.

 

"Le Bim nous interpelle à deux égards", explique Jacques Roos, président d'IHF, à Batiactu. "Tout d'abord, lors de la conception du bâtiment, car les réseaux sont très complexes dans un hôpital. Mais cet aspect est en train de rentrer dans les mœurs, et beaucoup de gros cabinets d'architectes sont déjà au point. L'autre sujet, qui reste en friche mais nous intéresse beaucoup, c'est celui du Bim dans l'exploitation des bâtiments et leur maintenance." En effet, les hospitaliers doivent faire notamment face à deux exigences : fiabilité des installations et non-interruption des services.

 

Dans un hôpital, 50.000 ordres de services sont donnés chaque année

 

"Le Bim exploitation permettrait de repérer rapidement où est-ce qu'il y a un dysfonctionnement", explique Jacques Roos. "En cas de souci sur la centrale de gestion d'air, un agent de maintenance peut, par exemple, venir sur site avec une tablette et savoir de suite quelle est la pompe qui ne fonctionne pas." En moyenne, par an, 50.000 ordres de maintenance sont effectués dans un hôpital. "Nous échangeons avec les architectes pour que la maquette numérique ne soit pas surchargée d'informations", explique également Jacques Roos. "Nous souhaitons disposer des données les plus importantes pour nous : courant fort, courant faible, génie climatique, plomberie, fluides médicaux, transports automatiques..."

 

Les objets connectés (comme un robinet "intelligent", par exemple), viennent également en complément du Bim. Avec toutes les questions de sécurité que cela pose. Car il est hors de question, bien sûr, de prendre le risque de voir être divulguées des informations sur un patient. "Et il est plus qu'impératif que nos installations ne soient pas contaminées par un virus !", ajoute Jacques Roos. "Nos bâtiments sont devenus tellement complexes que nous ne pouvons pas les gérer sans les outils numériques. C'est pourquoi nous sommes intéressés par ces solutions, mais nous voulons nous assurer qu'elles ne représentent pas un risque", conclut-il.

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