La ministre de l'Environnement a réagi à la décision du Conseil d'Etat d'exiger une hausse rétroactive des tarifs de l'électricité, qu'elle ne souhaite pas voir appliquée sous cette forme. Ségolène Royal a également évoqué l'épineux dossier de l'écotaxe et de l'emploi extensif du Diesel par les véhicules français. Extraits.

La ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie souhaite imprimer sa marque. Interviewée sur BFMTV et RMC, Ségolène Royal est revenue sur la hausse rétroactive des tarifs de l'électricité demandée par le Conseil d'Etat afin de rattraper l'augmentation jugée trop modérée sur la période s'étalant entre les mois de juillet 2012 et de juillet 2013. Pour rappel, 2 % avaient été appliqués alors que la Commission de Régulation de l'Energie recommandait une hausse de 7,6 % afin de répercuter les coûts moyens complets de distribution de l'électricité en France. Le rattrapage, qui concerne les 28 millions de foyers soumis aux tarifs réglementés "Bleu" ou "Jaune" d'EDF, représenterait entre 20 et 50 € de surcoût, à rajouter à l'augmentation déjà prévue de 5 %... La nouvelle ministre a notamment déclaré à deux reprises ne pas souhaiter "qu'il y ait de hausse du prix de l'énergie au moment où les Français sont en difficulté". Et d'ajouter : "Mon souci c'est que lorsque les Français vont payer leur facture cette année, en 2014, il n'y ait pas de coût supplémentaire par rapport à ce qui a été promis" par le gouvernement précédent.

 

Ecotaxe et Diesel dans le collimateur
Ségolène Royal a donc indiqué qu'elle souhaitait trouver une solution alternative, mettant en jeu des économies d'énergie pour les ménages français et permettant de contrebalancer le surcoût. Une mission qui s'avère difficile vu l'ampleur de la hausse qui pourrait atteindre +20 % entre 2013 et 2015, voire se prolonger encore au-delà, comme le réclament EDF et les autres énergéticiens. La ministre de l'Ecologie a également rappelé son opposition à l'écotaxe, qu'elle juge injuste pour les transporteurs français qui s'acquittent déjà "de la taxe sur les produits pétroliers (TIPP) qui sert à entretenir les routes". En opposition sur ce dossier avec son secrétaire d'état de tutelle, Frédéric Cuvellier, elle réfléchirait à un système faisant payer les camions étrangers transitant par notre territoire pour relier l'Europe du Nord et celle du Sud. Ségolène Royal envisagerait d'obliger ces poids lourds à emprunter le réseau autoroutier, alors qu'ils empruntent aujourd'hui les nationales, de façon à prélever une taxe. Une alternative serait l'instauration d'une vignette à la frontière ne s'appliquant qu'aux transports transnationaux. Un concept qui pourrait se révéler délicat à mettre en place dans l'espace communautaire.

 

Enfin, la ministre s'est dite déterminée à en finir avec le Diesel comme carburant pour les véhicules particuliers. Elle estime "aberrant de continuer à en produire pour ensuite les taxer", préférant pour sa part mettre l'accent sur le développement des véhicules électriques. Reste que l'aventure de la voiture électrique "made in Poitou-Charentes", Mia Electric, s'est terminée en liquidation judiciaire le 12 mars dernier, faute de moyens de la part des repreneurs… et malgré le soutien actif de la présidente de Région. Mais en dépit de toutes les difficultés annoncées, Ségolène Royal semble décidée à prendre tous ces dossiers à bras le corps.

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