Pollutec, le salon international des équipements, des technologies et des services de l'environnement, ouvre ses portes mardi à Lyon. Cette 23e édition s'ouvre sur une surface de stands de 110.000 m2, un record pour le salon. Le secteur de l'eau et celui de la gestion des déchets seront particulièrement importants, et le salon Buy & Care, qui se tient en marge de Pollutec, est reconduit. Sylvie Fourn, commissaire général de Pollutec, fait le point sur cette nouvelle édition.

Batiactu : Vous annoncez une édition record. Quels sont les facteurs qui expliquent le succès de ce salon ?
Sylvie Fourn :
Nous attendons cette année 70.000 visiteurs professionnels, qui viennent s'informer sur les nouveaux secteurs en développement sur le marché et sur les réglementations traduites en droit français. En effet, les réglementations évoluent constamment et viennent souvent de l'Union européenne. Les exposés et tables rondes sont l'occasion de décrypter ces textes, et d'aider à l'anticipation de leur impact. Il s'agit aussi d'échanger avec des experts neutres et des fabricants, de partager sur les bonnes pratiques et de découvrir l'offre et les nouvelles technologies sur différents secteurs.

 

Le Grenelle de l'environnement est probablement un facteur accélérateur. Mais il traduit pour l'instant une motivation qui n'est pas encore mise en place. Il est le symbole d'une dynamique qui n'est pas complètement nouvelle : le marché de l'environnement que traite Pollutec est un vieux marché. La gestion de l'eau et des déchets, cela date du début du siècle dernier ! Les nouveaux thèmes tournent surtout autour de la prévention et de la gestion des risques en général. Enfin, ce salon attire par ses qualités intrinsèques. Il est unique au monde car c'est un généraliste de l'environnement, à une époque ou d'autres grands salons sur l'environnement ont encore des préoccupations par filières.

 


Batiactu : Qui sont les nouveaux visiteurs ?
Sylvie Fourn :
Traditionnellement, c'est un salon qui rassemble les responsables techniques, chargés de mettre en place dans leurs entreprises ou dans leurs collectivités de nouveaux procédés respectueux de la réglementation. Nous voyons arriver aujourd'hui, en plus de ce groupe, ce que l'on pourrait appeler les «néo-écologistes». Ce sont souvent des chargés de mission, des responsables de l'énergie ou du développement durable, qui identifient dans leurs structures des politiques respectueuses du développement durable. Ce sont des choses qui ne faisaient pas forcément partie des préoccupations de l'entreprise il y a encore quelques années.

 

En ce qui concerne le BTP, nous voyons arriver de plus en plus de professionnels de la prescription : architectes, cabinets d'ingénierie… Ils se rendent compte qu'il va falloir qu'ils intègrent le développement durable à leurs projets, que toute la chaîne est concernée.

 


Batiactu : Quelle est la spécificité du salon Buy & Care, qui se tient parallèlement à Pollutec ?
Sylvie Fourn :
Buy & Care existe depuis l'année dernière, c'est un événement complémentaire mais différent. En France, on est très en retard sur les questions environnementales : on investit un peu quand on n'a pas le choix, où si une réglementation nous y oblige. Avec Pollutec et Buy & Care, on quitte les «bonnes paroles» pour avancer concrètement.

 

Nous avons la conviction que la fameuse révolution écologique va passer par une manière différente de consommer, qui intégrera de plus en plus des critères comme celui de la responsabilité écologique. Mais il y a plusieurs freins, qui ne sont pas forcément économiques. Ce qui freine cette évolution, ce sont surtout deux questions : où est l'offre sérieuse ? Et comment doit-on procéder ? Buy & Care est donc un lieu de développement durable concret, qui permet de faire son marché de produits, tout en créant un contenu d'informations, et en permettant la rencontre entre les gens qui ont un produit et les acheteurs.

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