Deux fonctionnaires de la Communauté urbaine de Lille ont été mis en examen fin mai pour l'attribution du Stade Pierre-Mauroy au groupe de BTP Eiffage signé en PPP, précise le parquet. La Justice reproche, en effet, aux mis en cause "des faits de faux et usage de faux". D'autres mises en examen pourraient suivre.

Nouveau rebondissement judiciaire sur les conditions d'attribution du chantier du Grand Stade de Lille, rebaptisé Stade Pierre Mauroy. Deux fonctionnaires de la Communauté urbaine de Lille (LMCU) en charge du projet de réalisation ont été mis en examen fin mai pour "faux en écriture", a signalé le parquet, confirmant une information de La Voix du Nord, parue le mardi 3 juin.

 

"Une instruction est en cours, nous n'avons pas de commentaires à faire. Nous laissons la justice faire son travail", a déclaré très vite Gregory Blin, directeur de cabinet de Fabien Castelain, président de la LMCU. D'autres mises en examen pourraient suivre, selon des sources concordantes.

 

Surcoût de 108,5 millions d'euros
Cette première mise en examen dans l'affaire tendrait à confirmer les plaintes déposées par Éric Darques, ancien élu de droite à Lambersart (Nord) et membre de l'association Anticor (lutte contre la corruption et pour la transparence en politique). C'est justement à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction déposée par ce spécialiste des questions financières, qu'une information judiciaire avait été ouverte le 1er octobre 2012 sur les conditions d'attribution au groupe de BTP Eiffage. Éric Darques, veut comprendre pourquoi, alors que le projet présentait un surcoût de 108,5 millions d'euros par rapport à celui de son principal concurrent - le consortium Norpac-Bouygues - c'est finalement le groupe Eiffage qui a remporté le chantier du Grand Stade de Lille.

 

A cette époque, un rapport des services de Lille métropole communauté urbaine donnait ainsi l'avantage au projet de Norpac, qui coûtait effectivement 108,5 millions d'euros de moins que son concurrent : "34% d'écart, ce n'est pas rien!", avait-il commenté.

 

Une première plainte classée sans suite
D'ailleurs, une première plainte, simple, avait été déposée en janvier 2011 par l'ancien élu nordiste et elle avait été classée sans suite par le parquet "au motif que les éléments n'étaient pas avérés et que le tribunal administratif avait rendu une décision en disant qu'il (Eric Darques) n'avait pas qualité pour agir en pareil cas", avait expliqué le procureur de Lille.

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