Pour la première fois, une étude commune de la production de maisons individuelles en secteur aménagé et en diffus en France vient de paraître, à l'initiative du Syndicat des Aménagements Lotisseurs et de l'Union des Maisons Françaises. Principale conclusion : la maison doit redevenir une solution urbaine. Explications.

L'étude statistique commune du Snal et de l'UMF, réalisée par les cabinets Adequation et Caron Marketing, soutient le retour de la maison individuelle en zone urbaine, alors même que la problématique de l'offre foncière pèse sur le marché du logement, et notamment sur le logement familial à prix abordables.

 

Organiser la construction individuelle de manière professionnelle dans des secteurs aménagés, à proximité des polarités urbaines et dans l'ensemble des territoires… Telle est aujourd'hui la volonté des deux organisations, qui entendent travailler également avec les pouvoirs publics pour faire évoluer les documents d'urbanisme qui sont encore des freins à la construction de maisons individuelles. « Cette organisation est indispensable si l'on veut assurer la production d'au moins 400.000 logements par an (…) », précisent les deux fédérations. Ainsi, en trois ans, le marché de l'individuel aménagé a chuté de 43%, à 34.945 logements en 2009, soit 11% des 300.000 mises en chantier de logements ordinaires et 27% de l'individuel pur (diffus et aménagé confondus). Il s'agit du secteur le plus en difficulté du logement.

 

Le lotissement, longtemps fustigé
Cette chute est le fruit d'une offre insuffisante de terrains constructibles proches des agglomérations. En effet, les pôles urbains n'accueillent que 18% des mises en chantier d'individuel pur, contre 17% dans le péri-urbain et 59% en communes rurales, alors que 58% des ménages résident dans les pôles urbains, 8% dans le péri-urbain et 30% en communes rurales. « Il y a un phénomène de désurbanisation évident », souligne André Caron, de Caron Marketing. Une conséquence de la difficulté croissante à se loger à un coût supportable qui accentue le « mouvement centrifuge de la demande » des acquéreurs de classe moyenne en quête d'espace et de logements familiaux vers les zones péri-urbaines et rurales. A ce jour, révèle l'étude, il existe une différence de coût d'accession supérieure à 70.000 € dans les pôles urbains, ou 50.000 € dans le péri-urbain, par rapport à l'offre de maisons individuelles en zones rurales. De même, les surfaces moyennes des terrains restent encore trop importants dans les pôles urbains, tant en diffus (de 1.100 à 1.200 m2) qu'en secteur aménagé (805 m2), créant un effet de renchérissement, de raréfaction de l'offre et de trop grande mobilisation foncière compte tenu d'un faible volume de constructions.

 

D'où la volonté du Snal et de l'UMF de rendre ses lettres de noblesse à la maison aménagée en lotissement sur un terrain de petite taille, et de tendre ainsi vers un « urbanisme vertueux ».

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