DIAPORAMA. La Nasa met actuellement au point un nouveau système de transport urbain : le SkyTran, un réseau qui met en lévitation magnétique des capsules capables d'emmener plusieurs personnes à destination en quelques instants, à plus de 100 km/h. Ce moyen de locomotion futuriste pourrait notamment être installé à Toulouse, capitale française de l'aéronautique. Zoom.

Le centre-ville du futur ressemblera-t-il bientôt à celui des mégalopoles imaginées dans "Blade Runner", "Le cinquième élément" ou "Retour vers le futur 2", avec des automobiles automatisées évoluant dans les airs ? Si cette vision ressemble à de la science-fiction, elle n'est pourtant pas tellement éloignée de celle proposée par SkyTran, une société américaine partenaire de la Nasa.

 

Les ingénieurs ont développé un concept de transport public urbain reposant sur un réseau de capsules suspendues à un réseau monorail. Pouvant embarquer entre deux et quatre personnes, elles seraient indépendantes et propulsées par électromagnétisme, comme les nacelles de l'Hyperloop, mais les infrastructures seraient plus sommaires. En lieu et place de tubes sous vide, destinés à réduire les frottements aérodynamiques et ainsi permettre aux capsules d'atteindre des vitesses proches de Mach 1, SkyTran ressemble davantage à un téléphérique urbain et individuel.

 

Un transport public privatif
Les usagers, pour leur part, bénéficieront d'un service équivalent à une Autolib automatisée : la nacelle sera commandée par Internet, la prise en charge s'effectuera dans une station et la destination sera indiquée lors de la montée à bord. Ensuite, l'informatique se chargera de tout, dont l'insertion de la capsule dans le flot de circulation en les espaçant seulement de quelques mètres afin de garantir la sécurité. L'élimination de toute intervention humaine dans le processus permettra de réduire le taux d'accidents de 95 %... Installé dans son "pod", le voyageur pourra donc consulter ses mails, téléphoner sans craindre une amende ou, simplement, profiter d'un point de vue inédit sur la ville, en survolant littéralement les embouteillages. Car c'est là un des arguments avancés par la société américaine : désengorger les rues des villes afin de réduire la pollution et les nuisances. L'énergie requise pour propulser à un peu plus de 100 km/h les nacelles en silence n'excéderait pas la consommation électrique de deux sèche-cheveux.

 

Une opportunité industrielle ?
Economiquement, la construction du réseau serait nettement moins chère qu'un lourd réseau de tramway (20 millions d'euros au kilomètre environ) ou même qu'un trajet de bus à haut niveau de service (10 M€/km) : il est estimé, par ses concepteurs, à 7 M€/km. Tel Aviv en Israël serait déjà intéressée pour accueillir une première installation de SkyTran. En France, l'opportunité d'un tel réseau n'a pas échappé au sénateur de Haute-Garonne, Jean-Pierre Plancade, candidat à l'élection municipale de Toulouse. Celui qui a développé les navettes électriques en centre-ville et le transport à la demande pour les handicapés, estime que le système futuriste pourrait révolutionner les déplacements dans la ville rose. Il a notamment déclaré à La Dépêche du Midi : "Notre ville sait construire des satellites et assembler des avions, elle est leader en matière de systèmes embarqués, elle peut figurer grâce à ce mode de transport parmi les métropoles qui fabriquent le 21e siècle". Jean-Pierre Plancade envisage de créer un réseau périphérique de 35 km permettant de relier les quatre terminus des lignes de métro toulousaines. Une annonce qui n'a pas échappé à Gerald Sanders, le pdg de SkyTran qui fait miroiter la création de plusieurs milliers d'emplois si la ville accueillait l'usine d'assemblage européenne du système. L'entrepreneur américain avance le chiffre de 120 postes par kilomètre construit. "Nous parlons avec différentes villes en Europe. Nous choisirons la première qui retiendra le projet SkyTran pour son transport public. Mais installer une usine à Toulouse aurait du sens. Nous fabriquons des véhicules aériens alors que Toulouse est la capitale mondiale de l'aéronautique. Les liens industriels sont évidents !", confirme le dirigeant à La Dépêche du Midi.

 

Découvrez le projet SkyTran en images dans les pages suivantes.

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Station

SkyTran
SkyTran © SkyTran
Les nacelles attendent leurs utilisateurs avant d'être introduites sur le réseau de monorail.

Nacelle

SkyTran
SkyTran © SkyTran
La nacelle biplace en tandem affiche un profil aérodynamique afin de réduire l'énergie nécessaire à sa mise en mouvement. La consommation électrique estimée pour le propulser est l'équivalent de celle de deux sèche-cheveux, le bruit en moins.

Intérieur

SkyTran
SkyTran © SkyTran
Les capsules sont aménagées comme une automobile - sans les organes de contrôle de direction ni de vitesse puisque tout est automatisé. L'occupant peut donc profiter de son temps de trajet pour surfer sur le Web en toute sécurité et toute décontraction.

Réseau

SkyTran
SkyTran © SkyTran
Les capsules survolent le trafic routier des rues encombrées. Se pourrait-il que le réseau magnétique soit, à son tour, congestionné s'il était victime de son succès ?

Aiguillage

SkyTran
SkyTran © SkyTran
Les nacelles sont suspendues à un rail unique qui sert à leur propulsion par le biais d'une motorisation électromagnétique.