Le tribunal administratif de Paris, saisi par le Comité anti-amiante Jussieu, a rejeté jeudi sa demande de fermeture du campus de l'université parisienne de Jussieu. Il a toutefois donné six mois au préfet de police pour revoir la sécurité, jugée défaillante au regard du risque incendie.

Le préfet de police dispose de six mois, sous peine d'astreinte de 10.000 francs (1.524 euros) par jour de retard, pour saisir la commission de sécurité.

Au vu de l'avis de la commission de sécurité, le préfet devra donc ordonner soit la remise aux normes de sécurité du campus, soit sa fermeture définitive.

Le tribunal constate qu'"il ressort des pièces du dossier que le danger encouru par le public fréquentant le campus de Jussieu présente, compte tenu de la nature des manquements constatés et de la faible tenue au feu des bâtiments, un caractère grave".

En effet, les poteaux extérieurs - qui forment la structure porteuse des immeubles - n'ont une tenue au feu que de dix minutes, selon un rapport établi en 1997 cité dans le jugement. Des "performances" très éloignées de normes en vigueur , les éléments porteurs devant offrir au moins une stabilité au feu d'une heure et demie.

Par ailleurs, les juges ont constaté que le dispositif d'alarme et de désenfumage, ainsi que l'encloisonnement des escaliers ont été mis en place trop tardivement. Autant de problèmes encore "accentués" par les "sureffectifs" constatés ou les "défectuosités de l'installation électrique" notent les juges.

Cette remise aux normes n'est qu'un des aspect de ce chantier particulièrement compliqué. En 5 ans, un seul bâtiment sur 38 a été désamianté. L'objectif déclaré est d'avoir terminé le désamiantage du campus en 2007 et l'ensemble des travaux de remise aux normes d'ici à 2009.

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